Au bout de 10 minutes, Sully pourrait déjà être terminé. Sauf que non, et c'est toute l'essence du film que cette réflexion sur l'héroïsme ordinaire et sa question subsidiaire : avons-nous toujours besoin de héros, tout du moins l'Amérique, après le traumatisme du 11 septembre ? Après le très ambigu American Sniper, Eastwood montre un autre visage, humain et méfiant vis-à-vis de toutes les technologies qui n'est certes pas exempt d'une bonne part de démagogie mais dont l'efficacité et la précision du trait forcent tout de même le respect, si ce n'est de l'admiration. Une façon de montrer qu'à 86 ans, notre homme a toujours du répondant, dans la continuité d'un cinéma américain classique illustré dans ses meilleures années par les Capra, Ford ou Hawks. Le plus admirable dans Sully ? Son découpage, son montage et la précision de sa mise en scène. Pas de scènes superflues et pourtant certaines interviennent à deux reprises, la seule différence étant un surcroit d'intensité et d'émotion. C'est de la très belle ouvrage servie par un Tom Hanks au taquet, véritable tour de contrôle, placide et inquiet, modeste mais sûr de son bon droit. Un héros, on vous dit, sacrément droit dans ses bottes. Du genre à maîtriser parfaitement le plan de vol.

Cinephile-doux
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le 7 déc. 2016

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