Je ne sais pas si c'est ce que j'ai mangé ce midi ou la violence des plans de Tangerine mais en sortant de ce film je me suis tapée un bon mal de cœur. Étonnement j'ai quand même aimé, sans être bluffée. C'est une petite bête fascinante à regarder: un thème mi-tabou souvent mal exploité (les trans), filmé sur iphone, des acteurs amateurs.
Tout de suite la beauté des plans est à couper le souffle, cette aspect voulu vintage, très coloré, très dinner américain des années 70 qui contraste avec le scénario qui ne peut être qu'actuel et la dynamique de la quête donne un rendu au film juste génial.


Sin-Dee, trans qui revient dans son quartier après presque un mois d'absence, apprend que son mec l'a trompée et veut à tout pris le trouver ainsi que l'amante. Cette fille, parce que même trans ça en est une, qui t'apprend tout le jargon vulgaire en 15 minutes, s'estompe peu à peu pour montrer une personne plus sensible, moins dure. Le jeu d'acteur n'est pas là mais ça n’empêche pas de suivre la quête de Sin-Dee, surtout en gardant un nombre réduit de protagonistes qui s'entremêlent et finalement se retrouvent tous à la fin. Beau jeu du scénario que de commencer et finir l'action au même endroit: ce Donut Time néon à souhait.


J'ai eu du mal avec la cadence du film, même si les plans sont beaux, ça coupe, saute, recolle de façon déstructuré avec une fin qui semble un peu bâclé. On a jamais vraiment de moment Off, plus calme sauf peut-être quand l'amie de Sin-Dee chante au cabaret mais là encore c'est très court.
La musique, souvent électro à coup de bonnes grosses basses, amplifie la rapidité du film. Une sensation assourdissante après une heure et demi de visionnage. L'action du film étant elle-même assez courte (une journée), on sent ce besoin de résumer et d'expédier au public l'action.


Je le recommande, rien que pour le concept décalé. Ça ne ressemble à rien de ce que j'ai vu voir récemment et le courant de fraicheur est agréable (fuck yeah). Reste que je ne pourrais pas voir un film comme celui-ci tous les jours.

beuteurflaie
6
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le 24 janv. 2016

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Manon C.

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