Sous l'angle de la comédie acide, Chatiliez posait un problème en 1990 toujours d'actualité aujourd'hui : le vieillissement de la population et ce qu'on fait de nos séniors. N'étant plus tout à fait autonome et souhaitant lui éviter la sordidité d'une maison de retraite, Tatie Danielle est accueillie par ses neveux. Tragique erreur tant elle va leur en faire baver. Jamais frontalement. C'est là tout son génie. Ce ne seront que des coups bas de sa part, des remarques acerbes prononcées à mi-voix, des manigances qui vont les rendre complétement chèvre.
Lorsqu'ils feront appel à une auxiliaire de vie pour jouer les nounous, les rôles vont s'équilibrer. En réalité, Tatie Danielle est forte avec les faibles. Ceux qui n'ont aucune personnalité, elle se fera un méchant plaisir de les écraser. Pour elle, ils ne représentent aucun intérêt. Au contraire, quand cette jeune femme venu pour l'aider le temps des vacances (et qui a vu d'emblée clair dans son jeu) lui tiendra tête à plusieurs reprises, ce ne sera pas sans éclat. Et c'est là que naîtra une amitié réciproque. Tatie Danielle ne veut pas qu'on la traite comme une enfant. Qu'on lui dise ce qu'elle a envie d'entendre. Elle a du caractère (c'est le moins qu'on puisse dire) et elle veut du répondant en face d'elle. Un beau portrait de cette famille entre des gens voulant rendre service et d'autres voulant rester libre. Bon courage pour trouver un terrain d'entente.