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"En sortant de la salle, tu ne te souviens plus de rien, sauf que tu ne veux surtout pas le revoir" tel fût mon sentiment après deux des plus longues heures de ma vie de spectateur. Terminator : Genisys est un blockbuster insipide, plus souvent proche de la parodie que de l'hommage avec un scénario s'enlisant dans des incohérences grotesques. Ce film est une offense aux deux premiers opus de James Cameron et au cinéma en général.


A première vue, cela ressemble à un remake profitant d'un budget plus conséquent et d'effets spéciaux plus évolués, pour rallonger l'introduction dans le futur. Ce n'est pas déplaisant, même si on sent déjà que Jai Courtney est une erreur de casting parmi tant d'autres. On se retrouve en 1984, avec l'arrivée de la version jeune d'Arnold Schwarzenegger dans un copier/coller de l'original, avant de se retrouver face à sa version vieille mais pas obsolète, pour un duel introduisant la fade Emilia Clarke. A partir de ce moment, le film va tracer son propre chemin, puis des sentiers pour finir dans un labyrinthe où l'on ne trouvera jamais la sortie....


C'est finalement un reboot/remake annonçant une trilogie avant que James Cameron récupère les droits en 2019, tout n'est qu'une histoire de business, comme trop souvent pour les studios hollywoodiens. En soit, cela n'est pas si grave, rien ne nous oblige à franchir les portes de la salle et s'infliger ce truc, puis le blockbuster n'est pas souvent une oeuvre originale et inoubliable, mais là on touche vraiment le fond, même son réalisateur Alan Taylor n'a pas compris le scénario. Il est écrit en duo par Laeta Kalogridis et Patrick Lussier, si la première peut s'enorgueillir d'être responsable de celui de Shutter Island; même si le reste n'est pas brillant; le second signe son premier scénario, mais c'est surtout un réalisateur dont la moitié des films sont des DTV, cela vous classe un homme. Face au déroulement du film et ses explications alambiquées, on se demande s'ils n'ont pas écrit chacun une scène de leur côté, sans se concerter, avant d'assembler le tout, sans se soucier de la cohérence des événements. Mais cela n'explique pas tout, le film reprend des scènes des opus précédents, en ne faisant jamais preuve d'originalité, que ce soit dans l'écriture ou la réalisation. A trop vouloir rendre hommage et offrir des clins d’œil appuyés aux fans, on se retrouve dans une parodie où Arnold Schwarzenegger s'amuse de son âge, encore et encore....Cela fait sourire au début, puis cela devient épuisant, à l'image de scènes d'actions frôlant constamment le ridicule, comme celle du duel aérien entre hélicoptères où le placement du célèbre I'll be back n'est qu'une erreur de plus parmi toutes les anomalies que contient ce film.
Le pire, c'est qu'ils peuvent jouer avec les ressorts spatio-temporels autant qu'ils le souhaitent et remodeler l'histoire à l'infini, sans s'inquiéter des conséquences, comme ici. On pourrait écrire un roman pour aborder toutes les modifications que génère ce film aux précédents, mais il y a un fait si aberrant, que cela en devient désespérant.


Si malgré tout, on arrive à suivre le récit, John Connor n'est jamais venu au monde, ce qui change tout, mais alors vraiment tout et le film Terminator ne peut exister, ni James Cameron, d'ailleurs c'est un mythe, tout ceux qui prétendent avoir vu ce film, sont sous l'effet d’hallucinogènes depuis leurs naissances....


Le casting n'améliore pas la situation, en dehors de ses tablettes de chocolat qu'il exhibe régulièrement, Jai Courtney n'apporte rien à son personnage, il est aussi fade qu'Emilia Clarke. Leurs scènes communes sont censées apporter un peu d'émotion dans cet immense bordel, mais on ne croit jamais à leur histoire. Il la regarde avec la mâchoire serrée et elle, avec la bouche ouverte...Sans son costume de Khaleesi, elle n'est plus qu'un joli minois sans talent, comme son partenaire. Ces deux-là n'ont pas le côté badass de Linda Hamilton et Michael Biehn, ni torturé de ce dernier. Ils sont si transparents, que parfois on aperçoit le fond vert à travers eux....Jason Clarke est tout aussi mauvais, ce qui est plus surprenant de sa part. Il est en roue libre, son regard est animé d'une folie excessive et ne laisse aucune ambiguïté quand à sa destinée. Byung-Hun Lee et Matt Smith font preuve de solidarité avec leurs camarades et vont être aussi lamentable. Seul JK Simmons surnage dans ce néant artistique, même si son personnage n'est pas assez développé.
Comme tout mauvais blockbuster qui se respecte, on a le fameux placement de produits. Je retiens Nike et Pepsi, avec des plans bien fixes sur eux, pour être sur qu'on ne les rate pas. Cela devient pénible et cela renforce l'aspect purement mercantile de ce produit aseptisé.


Les blockbusters estivaux sont affligeants cette année, après San Andreas et Jurassic World, on vient de toucher le fond...Ant-Man va-t'il nous sauver ? Le sort de l'humanité, mais surtout du cinéma, est entre les mains d'une fourmi, la réponse dans vos salles ce 14 Juillet.

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le 10 juil. 2015

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Laurent Doe

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