La tour infernale
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le 31 déc. 2015
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Je suis assez déçu par ce film, mais en même temps je n'en espérais pas grand chose;
Le scénario m'a en fait assez agréablement surpris, il aurait pu servir de trame à un excellent film si l'approche avait été plus conventionnelle.
Les personnages auraient pu/dû être présentés avec plus d'empathie, le scénario aurait gagné à être plus clair, plus concis, les dialogues réduits à quelque chose de plus percutant.
Mais le film souffre d'autres problèmes sacrément handicapants: il est mal réalisé (que dis-je, c'est filmé avec le fion), le réalisateur se contentant de zoomer sur les têtes de ses acteurs comme s'il filmait un docu, en mode "Oliver Stone de la VHS", et de copier-coller des clips youtube pour nous montrer qu'on est en 2007 et plus en 2006 (ouais les différences d'époque sont super subtiles dans le film, accrochez-vous).
Et puis il y a les acteurs. Une belle compile d'acteurs méga-overrated, presque ou déjà has-been, camouflés sous les coupes de cheveux les plus dinguement chtarbées qu'on a vu au cinéma depuis je ne sais même plus quand.
En vrai, quand j'au vu l'affiche du film, je me disais "bon, ok, ca doit être sponsorisé par l'Oréal, ou au moins va y'avoir des vannes sur leurs tronches de modèles de catalogues Jacques-Louis David"... eh bah non en fait; c'est comme si à aucun moment pendant la réalisation de ce film quelqu'un avait pointé un doigt accusateur en beuglant "mais putain c'est quoi cette coupe de merde!" à aucun des acteurs du film. Y'avait pourtant qu'à ouvrir les yeux, ce qui est également le message du film, d'ouvrir les yeux, donc déjà mange ta soupe avant de nous la servir, merci mec.
En parlant d'yeux, j'ai pas vraiment été convaincu par les efforts que le film fait pour nous faire apprécier les personnages en présentant une litanie de détails super inintéressants à leur sujet dans un but scénaristique abscons (du type "alors lui il aime bien sortir d'une piece remplie de gens sans prévenir"... ok, alors juste le truc c'est que je m'en bats les steaks de ce détail en fait, sorry), ou en prenant les pires angles jamais vus pour approcher des personnages qui, avouons-le, sont surement les gens les plus antipathiques et chiants dans la vie réelle qu'on peut imaginer (le personnage de Christian Bale a un œil de verre, stratagème © Actor's Studio, qui lui permet de se lâcher avec très peu de subtilité et de délicatesse comme il en a l'habitude, trucs d'acteur qui fonctionnent généralement bien chez le trader ou le faux cinéphile qui va au ciné une fois l'an et qui sait ce qu'est une bonne performance parce qu'il a lu un article là-dessus dans Buzzfeed).
Ce qui aurait pu être un film plutôt bien réalisé, du style de Wall Street ou the Wolf of Wall Street (auquel Big Short fait référence avec la présence de Margot Robbie dans une scène peu mémorable qui a juste pour but de dire "tiens voilà des nichons", ça doit être super gratifiant son métier à cette fille, elle doit vachement se sentir valorisée), devient un film à message pour geeks blancs et banquiers véreux, que l'on projettera dans les écoles de finance en encourageant les gens à être des pourris, du moment qu'ils se font pas chopper, et restera malheureusement hermétique pour les gens qui mériteraient de comprendre son message.
Oliver Stone, reviens.
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le 1 janv. 2016
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