La tour infernale
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Pendant que le monde entier perdait pied dans la crise des subprimes, quelques personnes qui passaient jusque là pour des marginaux se sont retrouvés du jour au lendemain estampillés génies de la finance.
A l’époque leur sort est passé inaperçu aux yeux du commun des mortels. Le chaland de base avait déjà bien du mal à comprendre comment des banques pouvaient mettre la clé sous la porte, et comment les tous puissants états unis avaient pu ignorer que leur grosse pomme était rongée de l’intérieur.
L’intérêt du film c’est de rendre cette complexe histoire récente lisible, et d’éviter de tomber dans des explications trop alambiquées.
On imagine que les indications sont quand même très simplifiées, et malgré ça il faut être attentif pour ne pas s’emmêler les pinceaux et saisir les enjeux, et les implications de chaque décision.
Le sujet est bon, mais le rendre filmographique n’est pas évident, et on sent à travers tout le film une volonté de dynamiser le propos. En suivant plusieurs groupes qui sentent le vent tourner, en variant les rythmes, en incluant de petites explications soit par des personnes extérieures qui explicitent les termes utilisés, soit par le personnage de Ryan Gosling qui vient casser le 4ème mur et nous tailler la bavette.
C’est une bonne idée mais c’est pas transcendant non plus, et surtout ça manque de naturel, ça fait trop “posé là pour montrer qu’on a des idées t’as vu?”.
Même chose pour les successions d’images tirées de la vraie vie pour nous remettre dans le ton de l’époque, pour nous rappeler comme ce qu’on traite est à la fois proche et loin de nous (les débuts de Britney spears à la télé quoi!)
L’intention est louable, la mise en pratique moins.
Pour faciliter l'immersion du spectateur, on a convoqué une myriade d’acteurs connus, et si effectivement on aime les voir en financiers, une fois la découverte passée on est un peu déçu.
Le seul qui tire son épingle du jeu est Steve Carell, parce que c’est aussi le seul dont on suit un peu la vie.
le personnage de Christian Bale pourrait aussi nous émouvoir dans son autisme, mais non sur ce coup là je ne suis pas pour le christianisme balistique, il m’a donné la désagréable impression d’en faire trop, et ça me faisait de la peine pour lui.
A l’inverse, j’aurais voulu voir davantage Ryan Gosling que je trouvais convaincant en gars sans scrupule prêt à se faire du fric coûte que coûte.
Bref du côté des acteurs on était en droit d’en attendre mieux de la part d’un casting 4 étoiles.
Ajoutez à ça une façon de filmer documentaliste, bonne à donner le tournis, et vous avez l’ampleur de ma déception.
Pourtant il faut reconnaitre l’effort sur la bande son et les tentatives pour donner du punch à un film qui pourrait pousser à la déprime.
Et de bonnes intentions jusqu’au bout dans la fin façon happy end avant de nous faire redescendre dans la réalité du “on a repris de plus belle”.
Un film à éviter avant un rendez-vous à la banque.
Créée
le 3 janv. 2016
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