J'attendais beaucoup ce film, mais vraiment beaucoup, j'avais adoré le précédent Anderson au-delà de toute espérance, il fallait que celui-là soit aussi bien.
Forcément à en attendre énormément on sort forcément un peu déçu, mais bon ça arrive.
Anderson est l'un des rares auteurs actuels où tu premiers coup d'oeil on peut dire : ça c'est du Anderson, les acteurs, les personnages, la mise en scène (car elle est brillante), les décors, la photographie, tout pue, transpire, suinte le Anderson. Tant mieux !
J'ai trouvé ça moins posé que les autres, ça va à 300 à l'heure on ne s'emmerde pas une seule seconde, c'est frais, mais c'est surtout extrêmement inventif et drôle. Et on a toujours cet humour un peu particulier, on ne sait jamais s'il faut rire ou pleurer, j'aime bien.
Et je dis inventif, mais chaque scène il y a une idée, chaque plan... et c'est sans parler de la photographie, ce rouge vif dans ascenseur, génial. Adrien Brody qui avance calmement dans les couloirs froids de l'hôtel ! Il n'a rien à envier à une autre fou dans un autre hôtel, plus lugubre ceci dit.
La construction du film est assez particulière en récit enchâssés, j'ai bien mis 5 minutes à comprendre où il voulait en venir, mais ce qui est très bien fait c'est que ce n'est jamais lourd, on ne passe pas constamment d'une réalité à un autre. D'ailleurs le format du film change au fur et à mesure que l'on enchâsse les récits, idée simple qui rend magnifiquement bien.
C'est un joyeux bordel avec des acteurs qui en font des caisses, mais ils en font des caisses de façon uniforme de sorte que tout passe infiniment bien dans le film, cet univers existe, on y croit et c'est génial. J'ai particulièrement adoré le fait que chaque second rôle soit tenu par quelqu'un de connu, mention spéciale à Adrien Brody et à Dafoe. Et le plus formidable c'est qu'en 10s les personnages existent, je pense surtout encore une fois à Dafoe, on a tout de suite compris.
Et Saoirse Ronan est toute mignonne. Une bouffée de bonheur...
Franchement je me suis amusé, mais je suis déçu que la mélancolie et la nostalgie ne surviennent que durant les 30 dernières secondes comme un coup de marteau sur la tête.
Sans doute un des meilleurs films de ce début d'année, mais ma préférence reste à Moonrise Kingdom, ce nouveau cru me semble plus dans la moyenne de ce que fait Anderson d'habitude.
Mais une chose est sûre c'est que ça m'a donné envie de lire Stefan Zweig.