Loin du dernier géant de la Comédie Musicale, le doute profite en faveur de ce divertissement particulier. Les débuts de Michael Gracey à Hollywood, c’est du sérieux alors que le sujet se prête davantage à la plaisanterie, ou plus précisément au détournement visuel. On nous présente une forme biographique d’un homme qui a révolutionné le spectacle, tout en rassemblant des individus exceptionnels afin qu’ils puissent mettre leur talent en avant. Pourtant nous sommes loin d’arriver à nos fins, car la thématique préfère étudier son côté imaginaire et rêveur qui constituent les seules limites à l’ambition du héros.


La réussite, la gloire et la reconnaissance sont au centre de toute attention. Le moment où l’on souhaite se libérer de sa condition illustre une révolte que compte bien mener P.T. Barnum, à sa manière. Ainsi, Hugh Jackman campe ce philanthrope show-business man avec une impeccable justesse. On ne se plaindra pas non plus de ses performances lyriques et la sincérité dans son jeu de jambes dansant, il n’a plus rien a démontré depuis longtemps. Il nous invite alors à découvrir le cœur de Barnum, pleine d’espoir et d’ambition, bien que son seul sens du business ne tienne que dans les promesses qu’il se fait. Il parvient tout de même à monter un Freak Show remarquables et on notera quelques légendes de la troupe qui ne laissent pas indifférents, telles que le nain Tom Pouce et la cantatrice Jenny Lind (Rebecca Ferguson). Avec eux, on découvre une complicité peu aboutie dans l’ensemble.


Ces « bêtes de foires » ne sont pas intégrés dans la société qui n’est présente que pour manifester leur curiosité. Leur succès ne repose donc que sur la crédulité de spectateurs, aveuglés par leur courtoisie, restreinte aux détails physiques de leur entourage. Pour eux, c’est la seule image qui compte, ce qui laisse également une porte ouverte pour laisser la noblesse ou les plus gradés intellectuellement venir piétiner l’image dégradante d’individus, qui parviennes à utiliser leur handicap comme un divertissement original. De ce fait, le cirque est un sanctuaire où les spectateurs sont mis sur un pied d’égalité avec les artistes qui dévoilent leur identité.


De plus, il ne faut pas négliger le rôle d’un père de famille car Barnum vis son rêve grâce à son amour pour son épouse Charity (Michelle Williams). Malheureusement, on ne lui accorde pas autant de place sur scène, car son mari tente de dominer le monde qui l’entoure. Il souhaite élargir son jardin glorieux à de nouveaux horizons, jusqu’à le répandre en Europe. On retrace son parcours qui se permet des libertés d’écriture, non pas pour faire hommage à ce grand homme, mais pour faire passer le message d’un rêve Américain, toujours d’actualité et sans limite. Et dans ce flot d’acharnement, on ne pense pas à prendre le recul nécessaire. Techniquement limité dans son ensemble, le récit est fragilisé par un manque de consistance scénaristique. Les vides sont comblés par de belles chorégraphies, mais les transitions ne sont pas toujours des plus judicieuse, à l’opposé d’une mise en scène tout de même soignée afin de transmettre toute la vertu poétique pour l’amour du risque.


Le réalisateur ferme donc son œuvre à une simple aventure où les amateurs du genre musical trouveront leur compte. Malgré tout, « The Greatest Showman » offre une expérience appréciable car l’émotion déchirer nos cœurs par moment. Son se permet de se laisser séduire par le rêve de Barnum car on a envie d’y croire et qu’on peut réussir quel que soit l’adversité, tout en restant sincère envers ses promesses. On prend un temps pour évoquer la différence et l’unité. En revanche, on prend peu de temps pour démêler le drame comme il aurait fallu le faire. Cela dit, les chorégraphie et le rythme de certaines morales chantées compensent le maigre travaille scénaristique. Le choix s’est tourné sur un divertissement qui touche davantage un jeune public, qui découvre que le genre cinématographique regorge de surprises, de noblesse et de richesses.

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le 24 janv. 2018

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