Qu’importe la fausseté du spectacle, le sourire aux lèvres atteste d’une vérité bien plus profonde et fondamentale, ancrée dans un puits inépuisable de bonheur. The Greatest Showman délivre sa clef de compréhension passées les premières trente minutes, lorsque la rencontre avec un critique assez perplexe conduit à la naissance du cirque et au primat du divertissement pour le divertissement. Jadis rejetés et cachés, les spectres sortent de l'ombre pour se réincarner en hommes et femmes dans cette vaste famille qu’offre le spectacle. Au-delà des apparences, le rêve égoïste d’un individu qui veut tout réussir, combler sa famille, asseoir sa notoriété pour se prouver à lui-même qu’il vaut quelque chose... Et qui se rendra compte in extremis que la seule fortune à chercher réside dans l’humain. Célébration de l’humanité plurielle sans jamais tomber dans le manichéisme ou le portrait hagiographique, le film transforme une trame scénaristique à la linéarité vulgaire en base sur laquelle se construit un édifice musical et cinématographique vertigineux associant chansons entraînantes et chorégraphies envoûtantes à un rythme général qui ne faiblit pas. La mise en scène enchaîne les trouvailles de façon parfois un peu artificielle mais avec une générosité telle qu’on passe outre. Quelle plongée enivrante, spectaculaire, magique ! Ne boudons pas notre plaisir.