Architecture morbide

Lars Von Trier...avec "The House That Jack Built"...nous gratifie d'une œuvre à la fois méticuleuse...technique et sérieuse mais aussi décousue...folle...et drôle en parfaite consonance avec cette volonté scenaristique de nous plonger dans l'esprit d'un tueur en série ingénieux...entêté...schizophrène...maladroit...chanceux...faisant preuve d'amateurisme...de jusqu'au boutisme...et victime de ses peurs et TOC...porté par un magistral Matt Dillon et une direction artistique et narrative dense...riche et foisonnante (juxtaposition de différents genres musical...alternance de format...de typologie...d'image...multiplication des métaphores narratives...découpage en chapitres donnant corps à l'évolution de sa technique...structure basée sur un échange retraçant le parcours intellectuel de celui ci) réussissant parfaitement à faire naître chez le spectateur un lien émotionnel...empathique...malsain mais au combien jouissif avec ce terrible et touchant Jack...véritable incarnation allégorique de Lars et de sa personnalité...et à travers son macabre travail véritable mise en abîme de sa démarche cinématographique...et se permettant même une critique et analyse de l'art...de sa conception...de son interprétation...de sa compréhension...de son appréciation...(clin d'œil...cathartique vis à vis de ces créations)...brillant...singulier...très personnel...une œuvre à part...à l'image de son cinéma...sacré maison....sacré architecte...donc sacré film...sacré réalisateur...