Beaucoup de gens m’ont dit “mouai bof ce film, beaucoup trop long… J’ai pas pu tenir jusqu’au bout. Puis les acteurs ont trop vieilli”, alors j’ai attaqué ce film sans attendre quoi que ce soit… C’est quand même Martin Scorsese et j’étais curieux de voir de quoi il allait nous parler, puisque je ne me suis jamais intéressé à cette histoire.
J’ai donc attaqué ce looooong métrage avec un poil d'appréhension, car je suis quelqu’un d’influencable, mais surtout avec grande curiosité.
Le réalisateur de Casino et des Affranchis, qui revient avec un nouveau film, en “déterrant” des acteurs mythique… ça DEVAIT valoir le coup.
J’ai eu du mal avec la première heure et demi…
Le rythme était très long, les personnages et le contexte intéressants et de voir ces trois légendes retouchés informatiquement de la sorte c’était juste insoutenable. MAIS QUI PEUT Y CROIRE? Laissez-les tranquille maintenant, ils n’ont trompé personne dans ce film et aucune de leurs prestations n’a retenu mon attention.
J’ai passé la première moitié du film à me dire que j’aurai mieux fait de voir un documentaire sur ce sujet, plutôt que de me voir ces vieux bonshommes qui me jouent une histoire avec la voie de De Niro en fond. C’était soporifique mais j’ai tenu, car je me disais qu’au moins le film avait bien pris le temps de nous présenter son personnage principal et le monde dans lequel il évoluait. Car mine de rien, des personnages il y en avait vraiment beaucoup et j’était toujours curieux de voir ou ça allait partir.
Au milieu de cette histoire de mafieux, il y avait une histoire de fraternité et d’amitié assez subtile. Nos trois compères nous sont présentés comme faisant partie de la pègre, mais ils nous sont surtout présentés comme des hommes, avec chacun leurs personnalités.
Forcément entre ces trois-là il fallait qu’il y ait une déchirure et c’est bien ça qui m’a marqué.
On nous sert l’histoire d’un homme qui était pourtant si loyal et qui a fini par raconter l’intégralité de sa vie au saint de cette mafia.
“Comment un gars comme ça a fini par baver? Pourquoi tout raconter?”
Cette question m’a obsédé durant toute la deuxième moitié du film. Je me doutais bien qu’il avait des remords, mais c’était tellement bien amené.
ça relation avec ces amis/associés et sa fille étaient finalement le coeur même de cette oeuvre.
Qui le prouve bien avec cette scène final de la porte, faisant écho à une scène au milieu du film et qui reste en tête encore plusieurs jours après avoir vu ce long métrage.
Je comprend que The Irishman ne peut pas plaire à tout le monde, mais moi il m’a touché.
Cette histoire était finalement très intéressante et j’irai certainement me documenter. Mais je garde en tête cette loyauté, très touchante dont fait preuve le personnage joué par De Niro, les derniers moments qu’il a passé au prêt de son ami et le lâcher prise qui l’a finalement convaincu à balancer ça vie au saint de cette organisation.
Puis j’y ai beaucoup réfléchi, en gardant les plans du film en tête… ça fait quoi d’être le derniers? On doit se sentir si seul, mais en même temps on est le gardien d’une histoire… Car même si les vies finissent par s’éteindre il reste les histoires et le devoir du derniers et de les faire perdurer.
Bref… Je vais essayer d’éviter la critique de trois kilomètre, mais j’aurai quand même du mal à recommander The Irishman…
Déjà pour sa longueur, mais aussi pour ces acteurs sorties de la tombe. Par contre si vous avez 3h30 devant vous, tentez l’expérience, car je suis ressorti de ce long métrage avec une certaine mélancolie qui a le mérite de faire réfléchir après le visionnage. Je pense que quand on garde des plans et des émotions en tête, c’est la marque des grands films et c’est ce que j’ai ressenti au contact de ce dernier.