8/10... seize sur vingt, élève Scorsese.
Malgré des choix contestables et un certain nombrilisme que l'on pourra trouver irritant (voire pathétique, pour les moins indulgents), votre minutieux inventaire < tout en scannant un pan d'Histoire des États-Unis et de leur toujours douloureuse construction > m'a touché.
Certes, votre copie a un côté potache, certes votre recours au numérique n'est pas toujours très heureux < De Niro fait parfois penser à un "réplicant" >, certes l'auto-pastiche est un procédé un peu facile, certes les ralentis sont lourdingues, certes quelques scènes sont trop prévisibles, certes l'ensemble laisse une tenace impression de déjà-vu... et pour cause... vous assumez tout cela, vous nous offrez The Irishman avec un gros clin d'œil.
Dans cette œuvre testamentaire, vous revisitez votre legs à l'histoire du cinéma, et ce faisant vous ajoutez une pierre au bel édifice en la scellant avec vos ingrédients habituels : famille, amitié, ambition, humour, trahison, territoires, rédemption...
On pourra vous reprocher un regard par trop clément pour un tueur méprisable, mais ce parti pris n'est-il pas justement une incitation à la réflexivité ?
Cette même réflexivité que vous avez déployée pour accoucher d'un film majestueusement crépusculaire et qui à bien des égards interroge le sens de la vie et ce que l'on en (a) fait...
Merci.