Quand Mike Flanagan, auteur de quelques films passés inaperçus, décide de porter à l'écran son court-métrage Oculus: Chapter 3 - The Man with the Plan, les gros studios pensent immédiatement à un style tourné en found-footage, histoire de rentrer dans le moule et d'amasser un peu plus de billets verts. Mais le réalisateur américain est bien plus futé que ça et il décide d'utiliser son budget à bon escient pour mettre en scène un film d'horreur esthétiquement magnifique tout en proposant un scénario aussi captivant qu'intelligent.
En résulte The Mirror, véritable pépite du genre qui s'avère être la plus grosse surprise de ces dernières années... Le court-métrage original racontait comment un homme, seul dans une pièce immaculée, présentait une expérience filmée afin de démontrer qu'un mystérieux miroir était apparemment maléfique. De ce pitch original qu'il a conservé et à peine modifié, Flanagan a surtout rajouté toute une trame parallèle ou plutôt antérieure où nos nouveaux héros, une jeune femme (l'excellente Karen Gillian, qui fait son petit bonhomme de chemin au cinéma après "Doctor Who") et son frère (le beau gosse Brenton Thwaites, nouvelle coqueluche d'Hollywood), ont déjà "affronté" ce miroir dans leur jeunesse.
L'intelligence du script est donc de mêler efficacement passé et présent avec un montage fracassant et un solide lien qui unit les deux époques. Au début difficile à suivre mais au fur et à mesure passionnant, le scénario parvient à nous retourner le cerveau et arrive à maintenir un impressionnant suspense et des questions qui trouvent peu à peu leurs réponses.
Quasiment uniquement porté par ses deux brillants comédiens et ponctué de séquences sanglantes qui feront grincer des dents, le long-métrage est surtout une œuvre fantastique qui mise plus sur le fait de faire fonctionner la matière grise plutôt que d'effrayer sur des jump scares fumeux. Ainsi, on peut aisément dire que The Mirror met une sacrée baffe et se hisse parmi les meilleures productions horrifiques de ces dernières décennies.