Pour son deuxième long métrage, Julia Ducournau signe un film hybride où les genres se mélangent.
Dans sa première partie, le film est jouissif, maitrisé et s'engage dans la voie du slasher décomplexé post Me Too. La photo est magnifique et les scènes s'enchaînent avec la fluidité et l'emphase d'un clip horrifique teinté d'humour noir.
Puis les genres se confondent et deviennent plus flous à mesure que l'héroïne change elle même d'identité. Da slasher, on passe au drame intimiste teinté de body horror. Les petits clins d'oeil s'enchaînent, on pense parfois au merveilleux Under The Skin de Jonathan Glazer et bien évidemment à Crash et La Mouche de Cronenberg.
Mais cette seconde partie est plus maladroite, la virtuosité et la fluidité du début s'effacent au profit d'un récit faisant du sur place et d'une fin très prévisible.
On notera quand même la merveilleuse prestation de Vincent Lindon, tout en subtilité, d'un pompier bodybuildé en plein deuil et de Agathe Rousselle en tueuse froide mais complexe à cerner.
Si Grave m'avait convaincu par sa réalisation et la clarté de son propos, j'ai plus de mal avec ce deuxième film très inégal. Titane a la maladresse et la boulimie de références d'un premier long métrage.