Suffit-il d'être provoquant pour avoir du talent ? Je ne crois pas non.
Après 12 minutes, j'ai failli quitter le film. Mais, comme il est extrêmement rare que je ne finisse pas un film, j'ai poursuivi.
La première salve d'horreurs passée, Julia Ducournau tente de bâtir une histoire, mais, pour moi, c'est un flop total.
Je suis pourtant ouvert à beaucoup de choses et le cinéma déjanté m'attire plutôt, j'ai beaucoup aimé "Rubber", "Baise Moi", "Irréversible", "Bad Boy Bubby" et tant d'autres, mais faut-il encore que le film provoque une émotion, ou qu'il soit construit. Là, je n'ai rien trouvé de tout cela, si ce n'est une provocation et un décalage dont la seule finalité m'a paru être justement d'être différent et excessif.
L'esthétique et les canons de la beauté sont éminemment culturels, je me souviens, par exemple, de mes séjours au Mexique où, dans les cultures natives, le laid (selon nos canons méditerranéens) est divinisé et en devient beau et désirable. Dans les films de Ducournau, le laid, l'horreur et l'abject ne s'alimentent qu'eux même et clairement je n'y suis pas sensible.
J'ai lu ci et là, que le film interrogeait le genre... Euh oui ? C'est un peu la période aussi, l'anormal (au sens Gaussien du terme) revendique sa particularité parfois avec violence et tout ce qui porte ce message a le vent en poupe.
En tant que boomer ramolli du bulbe (manque de fer ? ou de titane ?), je ne peux que m'interroger sur la question du genre dans ce film. Certes, il y a mystification de l'identité sexuelle (ou genre natif, ou que sais-je encore), mais, sauf erreur de ma part, c'est conduit par le désir d'échapper à la Police. Et puis soyons clairs, l'attirance sexuelle pour les automobiles.... mouais...
LGBTQIA+, A comme Autophilie ?
Bon, si Ducournau utilise son travail de manière cathartique ou comme une thérapie, soit, et je m'en réjouis pour elle, mais sérieusement, une palme d'or à Cannes ?
On pourra largement éviter, sauf si on aime le gore qui se veut intello.