Pixar #11 It's been a long day without you, my friend

11 après un deuxième volet au développement catastrophique, mais au résultat jouissif, Pixar est de retour avec une nouvelle suite pour la saga qui a imposé d'entrée de jeu le studio comme la référence du cinéma d'animation en images de synthèse. Après John Lasseter sur les deux premiers volets, c'est au tour de Lee Unkrich, déjà crédité comme co-réalisateur sur Toy Story 2, Monstres & Cie ainsi que Le monde de Nemo. Ce n'est donc pas sans expérience qu'Unkrich se lance dans sa première réalisation en solitaire. Un pari pas si risqué pour Pixar, qui se révélera gagnant à tous les niveaux, puisque non seulement le film deviendra le plus gros succès de l'histoire du studio, en étant le premier film d'animation de l'histoire à passer la barre du milliard de dollars au box-office mondial, mais il se verra récompensé aux Oscars par la statuette dans la catégorie du meilleur film d'animation, et comme Là-Haut un an plus tôt sera parmi les nommé au meilleur film tout court. Un succès considérable donc, évidemment mérité, mais qui après le revisionnage du film me laisse septique sur quelques points. J'avais eu la chance de le voir au cinéma lors de sa sortie, et jusqu'à mon revisionnage en juin, je le considérais non seulement comme le meilleur film Pixar après Monstres & Cie, mais aussi comme un des meilleurs films jamais réalisé point.

Mon avis a un peu changé à son sujet cependant, il reste un excellent film, presque un chef d’œuvre, mais je le place désormais en dessous des deux autres pour une raison principale, c'est que je trouve que ce troisième volet est en quelques sorte une réminiscence du deuxième, moins abouti que le précédent et le fait qu'il se concentre en particulier sur l'abandon des jouets et leur vie sans Andy. Le questionnement est clairement beaucoup plus approfondi que dans le 2 à ce sujet, mais en faisant ça, le film se perd un peu en chemin et oublie par moment de développer les autres aspects du film.

Mais bon, je vais quand même dire 2/3 trucs positifs sur le film aussi, j'ai mis 8/10 quand même, et pourtant vu le ton de ma critique on dirait que je parle de Rebelle. Quel plaisir par exemple de retrouver tous ces personnages, en particulier le duo formé par Woody et Buzz, pour moi l'un des plus grands duo de l'histoire du cinéma. Les nouveaux personnages sont intéressants eux aussi, peut-être moins que ceux introduits dans le volet précédent, mais leur développement psychologique est géré à la perfection, on comprend pourquoi ils sont là, pourquoi ils agissent d'une certaine manière, sans pour autant nous laisser penser que l'on sait absolument tout sur eux. Les scènes d'action de ce film sont les meilleures de la trilogie, aussi il est évident qu'avec 11 ans d'évolutions techniques en plus, sans compter des moyens désormais quasiment illimités, mais rien que la scène d'ouverture est symbolique de l'envergure qu'a pris le studio depuis le premier Toy Story, d'ailleurs histoire de changer, le film est techniquement parfait, mais je dis ça à chaque critique alors ça ne vaut plus rien maintenant.

Là où Toy Story 3 frappe le plus, c'est émotionnellement, en effet je fais partie de la génération qui a grandi avec le premier Toy Story, qui est sorti l'année de ma naissance, c'est dire à quel point je suis la cible parfaite pour ce film, et c'est à ce moment là qu'on comprend l'importance capitale du personnage d'Andy, c'est à travers lui qu'on voit le temps passer, et à travers lui qu'on s'identifie le plus, à moins de se sentir l'âme d'un jouet, mais ça c'est votre problème. Les jouets qui passent des années enfermés dans un coffre, l'hésitation constante avant d'en donner, ne serait-ce qu'une partie, c'est quelque chose que j'ai vécu, et même encore aujourd'hui, je garde les jouets préférés de mon enfance dans une boite au fond du placard, pourquoi ? Car c'est avec eux que j'ai vieilli, ce sont des liens directs avec mon enfance, et c'est clairement ce que Toy Story 3 essaie de retranscrire, c'est aussi ce qui fait de la scène finale la scène la plus touchante du film, plus que celle de l'incinérateur à mes yeux, car elle représente le passage de l'enfance à l'âge adulte, ce qui n'est pas prêt de m'arriver car il m'arrive encore de jouer avec mes figurines Star Wars.

Cette conclusion et la meilleure fin possible pour la saga, si je trouve le film un peu en dessous des deux premiers volets, cela ne fat que souligner la perfection de la trilogie, on rit, on pleure, on frissonne, comme dans tous les films Pixar quoi. Alors forcément, quand j'ai appris qu'un Toy Story 4 était en projet, j'ai mal réagi sur le coup, mais y réfléchissant, c'est une excellente idée, car il viendra un moment où ces personnages nous manqueront fortement, où on donnerait tout pour les revoir, et ce moment va vite arriver pour nous, j'en suis sûr, et il ne faut pas oublier que la date initialement annoncée, 2017, a été retardée d'un an, pour une sortie prévue en juin 2018. Au final, 8 ans sépareront le 4ème volet du 3ème, ça donne non seulement énormément de temps pour le travailler, le peaufiner, mais surtout énormément de temps pour amener une nouvelle génération dans cet univers, et de nouveaux enjeux pour un potentiel nouveau chef d’œuvre, surtout que John Lasseter s'est déjà annoncé à la réalisation, et j'aime le savoir proche d'un projet tellement cet homme a apporté au cinéma d'animation, et surtout vu ses fonctions actuelles, qu'il veuille être aussi impliqué dans un film me laisse avec des très grosses attentes pour celui-ci. Puis bon le 3 a dépassé le milliard, faut bien vivre !