Parfois, je me dis que j'espère avoir une fille plus tard, si jamais je dois devenir père un jour. Une fille afin de pouvoir observer son évolution, voir ses seins pousser, ses hanches s'élargir ; voir si je deviendrai, comme beaucoup de pères, inquiet quand elle commencera à sortir avec des garçons. Et puis aussi, je me dis que ce qui serait bien, c'est qu'elle ramène ses copines à la maison pour des pyjama party ! Je pense que c'est là une bonne raison de fonder une famille.
"Un moment d'égarement" ? Pourquoi pas ?! Parler de la tentation, ça a déjà été fait mille fois au moins, ça ne rend pas le sujet moins intéressant. Ce qui m'a embêté, c'est qu'il ne s epasse pas grand chose. Le moment d'égarement tant attendu ne survient qu'à la 40ème minute du flim. Même s'il fallait tisser cette relation un minimum, c'est tard pour lancer l'élément déclencheur. Surtout que le fameux tissage n'est pas très intéressant. En fait tout le film s'avère plat, parce que l'auteur ne va jamais très loin dans son idée. Le spectateur a donc l'impression de revoir toujours la même scène mais dans un décor un peu différent, scène durant laquelle la jeune fille fait des avances de manière peu subtile au nez de son père, mettant très mal à l'aise le meilleur pote qui refuse du mieux qu'il peut. Si au moins ces répétitions étaient moins flagrantes, que l'ironie dramatique est mieux employée, que le contexte changeait énormément d'une scène à l'autre, alors ça passerait.
Les personnages sont mal exploités, du coup leur évolution aussi est mal équilibrée : durant tout le film, ils restent tous pareils, il faut attendre la fin, une bêtes conversation, pour qu'enfin il y ait un changement. C'est trop facile !
Je fus surpris de découvrir que c'était une comédie. En soi, c'est un bon point, surtout avec Cluzet dans le rôle du benêt. Sauf que ce n'est pas très drôle, surtout la première moitié du film qui essuie pas mal de dialogues maladroits. Après quoi ça devient un peu drôle, les personnages commencent à s'affirmer, mais ce n'est jamais poussé assez loin. La situation dans laquelle se retrouve Laurent aurait pu donner à de très bonnes scènes, surtout si les auteurs avaient accentué la naïveté de Antoine ou plutôt s'ils l'avaient mieux exploitée.
Si l'écriture déçoit simplement par sa fadeur, la mise en scène agace carrément. Combien de zoom y a-t-il dans ce film ? L'auteur sait-il au moins ce que signifie l'utilisation d'un tel artifice ? Dès qu'un personnage parle, ça zoome. Les traveling aussi sont nombreux, sans qu'ils aient une réelle signification. En revanche, j'ai apprécié la sobriété sonore (jusqu'à la fin). La qualité de l'interprétation varie fort tout au long du films. Les deux bimbos sont agaçantes, en font parfois trop et puis parfois ça paraît juste ; Cassel m'a paru mal casté tout du long ; Cluzet m'a paru trop en retrait.
Bref, "Un moment d'égarement" est bourré de défauts. Et pourtant, je n'ai pas passé un trop mauvais moment. L'humour prend le dessus à plusieurs reprises, du coup le temps passe sans qu'on le remarque. Mais c'est quand même dommage, ça aurait pu être une chouette petite comédie dramatique.