Vies minuscules
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C'est l'histoire d'une toute petite personne, un être humble et modeste qui n'existe pas pour lui mais pour les autres. S'il vit seul, c'est qu'il ne pense jamais à lui, mais à ces morts à qui il souhaite rendre hommage. C'est son métier. C'est un petit fonctionnaire, la cinquantaine, un visage qui ne marque pas les esprits, un peu timide. Son chef le méprise ouvertement parce qu'il n'est pas assez rentable. Ses voisins ne se doutent pas qu'il existe. Il a ses petites habitudes, il mange le même repas frugal chaque soir. Sa petite vie semble toute tracée, au rythme de rituels insipides et de sourires effacés. Seul à tous les enterrements auxquels il assiste, il échoue systématiquement à trouver quelqu'un pour accompagner dans sa dernière demeure ce cadavre qu'on lui a laissé sur les bras.
Et puis un jour, on le remercie. Ce petit homme est vraiment trop fade, trop inutile. On va le remplacer par une jeune dame pétillante et efficace, qui videra les urnes funéraires en série, comme s'il s'agissait de cendriers usagés. Alors le petit homme commence à se révolter. Enfin, ce n'est pas vraiment une révolte. Disons qu'il se décide enfin à vouloir quelque chose, et que, pour une fois, il ne lâche pas l'affaire. Il réclame un dernier cadavre, un dernier mort oublié dont il devra s'occuper, lui qui est vivant mais que tout le monde a déjà oublié. Avec l'énergie du désespoir, il se battra pour cet homme récemment passé. Il se battra pour lui trouver des amis, une famille, des gens pour lui rendre hommage. En voulant faire en sorte que ces morts oubliés partent en paix, le petit homme donne un sens à sa vie.
Dans la lignée de Vivre, le chef d'oeuvre magnifique de Kurosawa, et des Ailes du désir, de Wim Wenders, Uberto Pasolini nous conte une fable bouleversante sur l'altruisme, cet altruisme absolu, désintéressé, qui fait les vrais héros.
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Créée
le 29 mai 2015
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