Un biopic sur l'un des plus grands esprits contemporain qui est en plus victime d'une terrible maladie invalidante ? Ça sentait le mélodrame sur fond de violons, il en résulte au contraire un film d'une touchante sobriété.
James Marsh, réalisateur davantage connu pour ses documentaires, nous conte l'histoire incroyable de ce génie qu'était Stephen Hawking. En se basant principalement sur sa relation avec son épouse Jane, il dépeint plutôt la puissance de l'amour comme grande force de l'univers. Un film qui effleure (trop peu malheureusement) les questionnements humains au travers du travail d'Hawking mais qui reste profondément ancré sur Terre comme pouvait l'être ce cosmologiste. Tout le long-métrage respire la simplicité, peut-être un peu trop dans son scénario plutôt prévisible, mais de cette manière, jamais il n'encombre son récit d'éléments ostentatoires. Il évite ainsi l'écueil du pathos le plus crasse. Les interprétations naturalistes de Redmayne et de Jones vont d'ailleurs dans ce sens ce qui rend leurs interactions encore plus déchirantes. Et bien que la mise en scène souffre parfois d'un certain classicisme, surtout dans ses séquences dialoguées, plusieurs scènes restent très belles grâce à quelques trouvailles et la bande-originale de Johann Johannsson. Ce regretté très grand compositeur a écrit une partition qui arrache les larmes régulièrement de par sa légèreté et sa poésie.
Quand le générique arrive, on retiendra une magnifique dernière phrase et un propos qui allie métaphysique et réalisme pour décrire avec retenue le parcours incroyable de Stephen Hawking.
Très beau.