Depuis quelques années, cinéphiles de tous horizons se plaisent à évoquer un "déclin créatif" chez ce cher Besson et force est de reconnaître que si haut et bas il y a, ce réalisateur si décrié se trouve dans une période difficile.
En tant qu'homme d'affaire et producteur, le pari Valérian et la cité des milles planètes s'avère risqué.
En effet, si vouloir apporter de la légitimité aux superproductions françaises sur la scène internationale en produisant un film au budget à plus de 5 chiffres est louable, si c'est pour reprendre les travers de ce qui se fait de plus "passable" ou de plus "mouais" aux états-unis, je n'en vois pas l'intérêt.


Car là est tout le problème de Valérian[...], le film est composé d'éléments qui paraissent cliché,s et ne se concentre que sur son image. Alors évidemment, le film est beau, très beau, magnifique, orgasmique visuellement parlant mais ça ne suffit pas.
Le long-métrage ne dure que 2H20 mais fourmille d'idées, d'éléments visuels et de races aliens à présenter et d'univers, de planètes à montrer sans que l'on ne s'attache ni même que l'on retienne ne serait-ce que l'une d'entre elles.


De ce fait, nous restons sur notre faim, mon envie de découvrir et moi-même car nous avons l'impression de voir non pas une ode à l'aventure et à la mixité mais un catalogue avec des belles images que l'on range dans la catégorie "osef" de notre bibliothèque sitôt finis.
De la même manière, la Bande Originale s'oublie aussi rapidement qu'elle n'arrive jusqu'à nos oreilles. Si certaines scènes se voit accompagnées par des sympathique thèmes musicaux, cela ne va pas plus loin que le "bah tiens elles étaient belles les images - La musique ? Ha oui, elle existe..."


Les personnages et leurs développement me semble à l'image du long-métrage : bordéliques, avec du bon et du mauvais et surtout : plats.
Valérian, celui que le spectateur est censé suivre durant les deux heures vingt de film, se trouve être insupportable et la relation qu'il entretien avec Laureline est... bancale et sans profondeur ?
Omerta faite sur la non-évoquation de leurs passés, les deux héros sont agaçants au regard des lignes de dialogues qu'ils échangent. Si l'"Histoire d'amour" n'est pas en soi un défaut, elle en devient un lorsqu'elle est mise en avant au détriment d'autres éléments du film. Mettre de côté cette relation aurait permis de mieux développer cet univers vaste qui ne sert ici que de toile de fond sans âme


Je n'aurais pas ouvert ma grande gueule si seulement ce binôme et a fortiori l'"Histoire d'amour" qui l'accompagne n'avait pas fini si mal le film. C'est avec le taux de subtilité le plus faible du film que l'enquête ce conclue à savoir un "gnagnagna l'amour c'est plus fort que tout" qui, du'une part est ici déclamé par une Cara Delevingne sur la pente descendente et un Dane DeHaan invertébré, d'autre part est une conclusion déjà (mieux) rendue à une intrigue pas si mauvaise part ce même Besson (Le cinquième élément ammenais ce message tellement plus subtilement)


Pour être tout à fait honnête, ce n'est pas l'histoire d'amour qui traîne le film mais bien ses péripéties.
Ces dernières rythment de manière illusoire ce qui aurait put (et dut) être amené facilement.
Laureline cherche Valérian, Valérian cherche Laureline (entre temps, Bubble apparaît comme une anecdote)... Bref, du gros gâchis !
Je dois cependant avouer qu'après revisionnage, ce film m'apparaît comme bien plus divertissant : nous avons affaire à un "Valérian et le rendu visuel impressionnant" plus qu'à un "Valérian et le scénariste en grêve" . Ainsi, me suis-je surpris à apprécier Bubble malgré le peu de temps qu'elle a pour s'exprimer (et l'actrice-chanteuse qui l'incarne se débrouille relativement bien).
Mais, MAIS, ça ne suffit pas, et si je trouve des qualités certaines à Valérian et la cités des milles planètes, je n'apprécie pas ce film...


Comme souvent, je pense que je n'aurais pas été aussi déçu si le matraquage médiatique et les attentes ne m'y avaient pas prédisposés.


J'aurais voulu aimer ce film mais, c'est au dessus de mes forces.
Note : on peut pas tout avoir/10

Jekutoo
5
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le 12 juin 2018

Critique lue 224 fois

Jekutoo

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