Pendant longtemps à traîné l'idée d'un film Venom dans les couloirs de chez Sony, lui qui est un des antagonistes les plus charismatiques de l'univers Spider-Man. Alors que Sony à dû céder une partie des droits de l'homme-araignée suite à l'échec de The Amazing Spider-Man 2, histoire de ce refaire et d'introduire le personnage au sein du MCU. Mais Sony détient encore les droits de beaucoup de personnages liés au tisseur et il était hors de question pour eux de les laisser prendre la poussière et il est toujours bon d'essayer de gratter des profits. Le projet passe donc la vitesse supérieur, avec l'ajout d'un réalisateur en perte de vitesse mais qui à su faire un film culte (Zombieland) et surtout d'un casting de gros stars avec pas moins que Tom Hardy pour incarner le protagoniste. Tout les voyants semblent au vert et surtout avec l'annonce d'un film rated-R, se voulant plus adulte et violent. Mais lorsqu'il s'agit de super productions, on a appris à nos dépend que les promesses des studios étaient souvent de vils mensonges lorsque ceux-ci décident de paniquer au dernier moment engendrant coupes drastiques et virage créatif serré. Pour que l'on se retrouve au final face à un film toute propre sur lui dont même la tête d'affiche se désolidarise durant la campagne promotionnelle. Ambiance.


Dire que rien ne va dans ce Venom est un doux euphémisme. Non seulement il s'impose comme un film générique et sans la moindre vision, prenant le manque d'envergure visuelle devenu la marque de fabrique du MCU où chaque films finissent par se ressembler, mais en plus de ça il se développe sur un cahier des charges daté qui donne l'impression d'être face à une oeuvre qui a bien 10 ans de retard. On a presque le sentiment de se retrouver vers le petit frère débile du Spawn de 1997, comme quoi les créations de Todd McFarlane ne sont vraiment pas gâtées au cinéma. Personnages caricaturaux, développement stupide et incohérent, en plus d'une intrigue qui va dans tout les sens et met beaucoup de temps à démarrer. Rien ne va avec l'écriture de ce Venom qui nous gratifient de moments gênants, passages ridicules et dialogues d'un vide abyssal. Les motivations des personnages n'ont jamais de sens et l'antagonisme entre l'anti-héros et le méchant est dérisoire au possible. On se retrouve au final dans un film sans enjeux et donc plus dérangeant encore, sans accomplissements.


Les acteurs surnagent au milieu de tout ça, Michelle Williams n'a rien à jouer et paraît donc transparente, héritant en plus du personnage le plus mal écrit du lot tandis que Riz Ahmed ne trouve pas d'autre alternative que joué le gros méchant caricatural sans la moindre subtilité. Mais le clou du spectacle reste Tom Hardy qui se lance dans un cabotinage sidérant qui se rapprocherait même d'un suicide artistique. Sa performance est constamment hors propos et gênante mais à le mérite d'amuser par son aspect over the top et donnant un aspect nanardesque amusant à l'ensemble. Cela permet de relever l'intérêt et d'apporter de franches rigolades même si celles-ci sont involontaires. Car les vraies tentatives d'humour tombent toute à plat. Surtout que ce n'est pas relevé par une réalisation technique assez pauvre, avec photographie fade et effets spéciaux baveux ainsi que mal fini au service d'une mise en scène plate. Ruben Fleischer avait fait bonne impression avec son premier film mais n'a jamais réussi à marquer l'essai et il reste fidèle à lui-même. Les scènes d'actions sont suffisamment carrées pour se montrer relativement efficaces, hormis un combat final brouillon et illisible, mais l'ensemble se révèle sans génie. Le résultat est au mieux correct, mais le plus souvent insipide.


Venom est un carnage. Un accident industriel de grosses envergures en raison d'une écriture aux fraises qui à bien 10 à 20 ans de retard sur les productions actuelles. Le film s'est lui-même épuré de tout ses aspects les plus alléchants pour finir en produit désincarné, maladivement propre et sans génie qui se noie dans le ridicule, le caricatural et le cabotinage. L'exploit premier étant d'arriver à réunir un trio d'acteurs talentueux et d'arriver à leurs faire livrer à tout les trois, les pires prestations de leur carrière. Tandis que l'ensemble n'est jamais sauvé par une réalisation carré mais insipide. De quoi être déjà terrifié face à la suite qui nous est déjà annoncée. Une telle abomination suffit amplement.

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le 21 oct. 2018

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