Les errances d'une jeune espagnole dans les rues de Berlin en sortie de boite ? Mouais, c'est le genre de synopsis qui ne me donne pas vraiment envie de bouger mon cul pour payer un place de cinéma. Surement le genre de film ni bon, ni mauvais qui va se perdre dans la nuée de nouveaux films hebdomadaires pour finir par tomber dans l'oubli le plus total au bout de quelques mois. Sauf que voilà, en lisant mécaniquement la critique de "Victoria" dans télérama, j'apprend que le film a été tourné en un seul plan séquence de 2h20. Et un vrai ! Pas comme dans Birdman. Voilà qui attire soudainement ma curiosité.
Ayant toujours été impressionné par cette prouesse technique, je suis donc allé au cinéma, uniquement pour voir ce fameux plan séquence.
Alors, oui. Comme je l'imaginais, c'est super impressionnant. On aurait pu penser que pour des raisons techniques, on aurait eu le droit à un huis-clos. Mais non. On suit l’héroïne en boite, dans la rue, sur le toit d'un immeuble, dans une voiture... Le tout avec une apparente facilité. Il arrive certes que l'on observe quelques mouvement de caméra pas très fluides, mais on les pardonne volontiers. Rien que pour le plan séquence, Victoria mérite d'être vu.
Ce plan séquence ce n'est pas juste pour la frime. Il permet un sentiment d'immersion incroyable. Rarement je n'ai été aussi happé par un film. J'avais réellement l'impression d'être le cinquième membre de la bande. Donc inutile de dire que quand les éléments dramatiques font leur apparition on les ressent presque autant que les personnages. Victoria a une puissance émotionnel rarement atteinte au cinéma. Et ce, malgré les défauts du films.
Car oui, le film a des défauts. Et pas forcément lié aux limites techniques du plan séquence. Les principaux défauts de Victoria viennent du scénario. Je crois que le film a surpassé tous les slashers de la planète dans la catégorie, "héroine un peu conne qui fait les choix les plus insensé et qui se prend les conséquences en pleines gueule". Déjà, on peut se demander ce que l’héroïne a dans la tête pour suivre quatre inconnus bourrés à 5h du mat'. Mais pour accepter d’être complice d'un braquage de banque... Je ne trouve pas de synonyme assez puissant pour qualifier un tel degré de connerie. Ce genre d'incohérence, le film en est bourré. Et ça a tendance à nous faire sortir un peu du film.
Mais bon, vu les émotions que ce film est capable de provoquer, on ne va pas chipoter pour quelques incohérence.