Le succès de Rashomon a permis à Kurosawa de réaliser l'Idiot film de 3h adaptaté du livre de Dostoievski. Malheureusement il fut un échec commercial. Sa carriere etait au point mort. Lorsque quelques mois plus tard, il reçut pour rashomon le lion d'or. Les studios lui ont réouvert leurs portes. "Vivre" a pu voir le jour.
Tout d'abord je voudrais parler de la prestation de Takashi Shimura. En premier lieu j'ai eu tendance à le trouver trop statique de manière trop théatral. Le personnage est constamment vouté, tres peu expressif et quand il l'est, c'est exagéré (d'ailleurs Kurosawa voulait une interprétation plus libre). Mais plus le film avance, plus on se rend compte qu'il colle parfaitement aux intentions du réalisateur. Cela permet aussi de comprendre que des éléments pouvant dénoter dans un film peuvent très bien s'inscrire dans les intentions globales d'un cinéaste. Ce qui me permet d'enchainer sur les thematiques
"Vivre" est dans la continuité de ses films sur le japon d'après guerre. il aborde le sujet de manière réaliste (la pauvreté, le disfonctionnement de l'administration, la politique, l'humain,etc...) Je dirais même que c'est le film somme de cette période tant stylistiquement et thématiquement il regroupe tout. En plus de jouer sur le rythme, il joue sur le style. Beaucoup de passage font penser à des realisateurs comme Orson welles (l'administration), Murnau (sa maison), Capra (quand il fait la fête). Chaque passage a sa dynamique propre en fonction des pérégrinations du personnage. La mise en scène est toujours un axe moteur de reflexion et d'interprétation (exemple on voit en arriere plan des jeunes filles se reunir dans le restaurant à l'étage, le personnage principale comprend qu'il doit faire quelque chose de bien avant de mourir. La camera en contre plongée en bas des escaliers le filme les descendre. Au même moment les jeunes filles s'approchent de la rambarde et chantent joyeux anniversaire. On a l'impression que ça lui est adressé. Une fois qu'il sort du cadre, une jeune fille apparait à sa place et on comprend que non. Kurosawa nous montre par cette scène qu'il est en train de renaitre. que c'est une nouvelle personne. l'anniversaire étant associé à la naissance). Enfin bref je vais arréter là sinon je vais faire l'analyse du film entier.
Vous aurez compris que j'adore ce film. c'est un chef d'oeuvre (même si pour Kurosawa, il est trop prétentieux). Je ne saurais que trop vous conseiller de voir d'abord "je ne regrette rien de ma jeunesse", "un merveilleux dimanche", "l'ange ivre" et "chien enragé" pour comprendre toute la portée de "vivre" dans la premiere partie de la filmographie du Maitre.


Le maitre est là /20

JohaKeyz
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le 7 sept. 2020

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JohaKeyz

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