André Chatelin est restaurateur aux Halles. Il est généreux et proche de ses clients. Son enseigne, Au rendez-vous des Innocents, est très prisée et affiche complet, quasiment, à chaque service. Il reçoit des sommités politiques, des touristes étrangers, etc. Il est promis à un grand avenir dans le monde de la gastronomie française.
Un jour, une jeune femme au visage d'ange, Catherine, à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession, comme on dit, se présente à lui au restaurant. C'est la fille de son ex-femme, Gabrielle, de laquelle il a divorcé vingt ans plus tôt. Une douloureuse expérience pour Chatelin. Pourtant, généreux et naïf, il va laisser entrer cette jeune femme, adorable de prime abord, innocente et douce, dans sa vie. Il ne se doute pas de ses réelles intentions.
Jean Gabin incarne avec justesse un homme qui voit en Catherine, à qui il se refuse au départ avant de finalement accepter de l'épouser, une opportunité d'enfin tenir tête à sa mère, qui est une sorte de mère fouettarde, violente et dure. Il voit en Gérard, futur médecin, qu'il a aidé dans le passé, le fils qu'il n'a pas eu.
Catherine va venir chambouler tout cela et va tenter de profiter de la crédulité des deux hommes, aveuglés par les yeux de l'amour, pour tenter de les monter l'un contre l'autre afin d'arriver à ses fins, encouragée par sa mère qui est camée jusqu'aux yeux.
Un film noir, bien interprété, qui donne faim par moment (certains plats donnent vraiment envie), et qui est totalement représentatif du cinéma français qui me plaît. Un cinéma de qualité, bien écrit, noir comme le café que j'aime.