Film maudit de 2020, ce Wonder Woman aura échoué à sortir en salles obscures, repoussé à l'été puis l'automne pour finir sur HBO Max en cette période de fêtes. Tristesse de voir en live le cinéma mourir à petit feu, même si je ne suis pas un grand défenseur des méga productions.
Le premier opus avait son lot de fraicheurs, et un premier acte haut en couleurs très réussi. Le film se prenait ensuite les pieds dans le tapis dans un dernier acte où dégueulais toute la plus mauvaise CGI imaginable. Mais les deux acteurs principaux étaient habités par leur rôle, et leur romance portait le film, dont je garde finalement un bon souvenir.
Mais patatras, Wonder Woman sort ce noël, et l'immense majorité des critiques le casse en deux. Horriblement long, aussi mièvre sur le fond que sur la forme, ce qui me fait craindre un non film aux soucis de montage. Mais je n'ai pas vu de Blockbuster depuis TENET en septembre, alors je me lance.
Passé l'introduction colorée et ses critiques entendues, le récit se lance, articulé autour de quatre personnages, et de trois films dans le film :
Steve Trevor qui revient d'entre les morts et joue la carte comique (aille) du personnage propulsé dans le futur (Marty Mcfly est clairement cité). Patty Jenckins ne se prive pas de ramener ce qui avait fait la force du premier opus : le couple star. Avec justesse ceci dit, on n'a pas vraiment droit à une redite mais au retour de l'amour perdu et toute la mélancolie qui va avec. Un film dans le film, sans super pouvoirs ni action, mais dont on ressent le drame.
Maxwell lord, magnat du pétrole et gratifié du don d'exaucer les voeux est le vrai intérêt du film, qui a d'ailleurs le temps en 2h31 de bien développer son histoire. Malgré le cabotinage de l'acteur, sa trajectoire est intéressante et mériterait plus, un film à lui tout seul de grandeur et décadence. "Why not more ?"
Le dr Minerva et sa quête d'être enfin vue et aimée. Son arc est une redite de plusieurs films de super vilain mais on ne croit pas vraiment à son avilissement progressif. Elle semblait clairement rajoutée au reste et aurait elle aussi mérité plus. Son antagonisme direct avec Diana souffre de trop peu d'investissement et de dosage entre les partitions des méchants. Et puis écrire ce genre de personnage après Joker, c'est difficile...
Wonder Woman doit finalement gérer tout çà et faire le lien entre ces trois histoires, tant et si bien que son arc est traduit à travers les autres, elle est la vraie perdante. Aucune progression de son personnage, pas vraiment de scènes d'action mémorable du fait de méchants pas taillés pour la castagne. Son pays natal brille par son absence et si elle est de toute les scènes, c'est finalement pour se faire peu à peu éclipser par les autres. Dur pour un personnage de femme forte et tout l'inverse du premier film qui jouait sur sa naïveté mais la laissait en premier plan.
Mais le ton choisi de la mélancolie et de l'amour perdu m'a suffi à apprécier le film malgré ses longueurs, malgré ses défauts multiples et son scénario de voyage bancal. Je crois que j'ai perdu l'habitude de regarder des blockbusters, alors merci à tous les haters de m'avoir permis d'apprécier un film que comme vous, j'aurai détruit si je n'avais pas adopté une pensée positive.