Le X-men ultime ? C’est pas la quantité de personnages qui fait la qualité du film

J’adore la série X-men, c’est sans aucun doute ma saga de super-héros préférée sur grand écran, même quand elle n’a pas toujours brillé j’ai toujours aimé la franchise au cinéma, j’avais été très convaincu par le reboot le commencement et totalement convaincu par Days of the Future Past. Forcément, j’attendais beaucoup de cet apocalypse qui s’annonçait dans la droite lignée de son prédecesseur bien que la bande-annonce me faisait un petit peu peur sur certains aspects, notamment le traitement du personnage de Magneto, pilier du volet antérieur. Je vais spoiler le film parce que je ne vois pas comment faire autrement pour faire comprendre mon point de vue, donc vous êtes prévenu, ne lisez pas ce qui suit si vous n’avez pas encore vu le film.


Le grand antagoniste est très bien amené avec la mythologie égyptienne qui claque sévèrement, ses quatre cavaliers et leurs pouvoirs bien balèzes, la pyramide dont la démesure est très bien illustrée, sa destruction brutale qui nous fait rentrer directement dans le film... mais malheureusement je trouve qu’il a un manque de charisme de part ses pouvoirs que j’ai trouvé un peu floues, son réveil un peu stupide avec l’exposition accidentelle au soleil, son regard parfaitement ridicule et ses dialogues très nanardesques, la VF n’aidant pas au passage. J’aime bien Oscar Isaac (Poe Dameron dans Star Wars VII, le prince Jean dans Robin des bois de Ridley Scott...) mais il ne peut pas sauver le personnage pour moi dont le maquillage et le script ne me plaisent pas et pour ce qui est présentée comme la plus grande des menaces, ça le fait pas du tout.


À côté, Magnéto me paraît tellement plus charismatique et intéressant, et non seulement il se fait voler la vedette dans ce film, ce que je craignais, mais est surtout sacrifié, il joue un élément central dans le scénario mais le temps n’est pas pris pour le développer suffisamment (a contrario de First Class et Days). Son histoire aurait pu être très réussie, émouvante et intense mais est rushée à une vitesse phénoménale et ça tend à plomber complètement les scènes fortes qui l’entoure, comme la mort de sa fille dont la flèche décochée par accident qui m’a autant ému que si un figurant avait glissé sur une peau de banane, le personnage arrive tellement vite et de nul part, quasiment aucun lien entre elle et Magneto n’est créé en dehors du petit pendentif et de la chanson, c’est de qualité mais c’est trop léger pour avoir de l’empathie en ce qui me concerne. C’est le même problème que son fils caché qui sort pour le coup mais vraiment de nul part, j’ai jamais vu ça.


Pour les autres persos déjà bien connus de la série, le parti pris de raconter des événements durant les années 80 combiné à la fin de Days of the Future Past empêche tout suspense concernant leur destin puisqu’on sait qu’ils vont tous bien au final, on sait qu’il n’y a pas eu d’apocalypse ni de morts tragiques pour la plupart des personnages dans ce combat, donc toutes les scènes où on nous faire croire qu’ils sont en danger se plantent, forcément. J’aimais bien l’idée du reboot amené de cette façon mais la conséquence de ce choix dans cette période là s’avère néfaste pour ce film. Seul un personnage de First classe meurt pour donner du drame mais comme il a deux lignes de dialogues jusque là, ça m‘a laissé indifférent.


L’aspect politique que j’aimais beaucoup dans les X-men de Bryan Singer est ici très simplifié, en gros l’humanité a tellement fait d’erreurs qu’on ne peut plus avoir foi en son potentiel sauf que l’amour, l’espoir... demeurent enfuis quelque part et c’est ce qui restaurera les choses d’une certaine manière, en gros c’est la boîte de Pandore, et c’est tout. C’est dommage parce que tout le moment avec les missiles nucléaires auraient pu amener une autre thématique qui est ici survolée, alors que la scène est dantesque, même si on se doute que ça ne va pas provoquer la fin du monde c’est tellement bien foutu que ça pourrait être exceptionnel, c’est aussi à ça que je reconnais le talent de Bryan Singer dont j’apprécie très souvent le travail comme metteur en scène.


Storm, Diablo, Wolverine, Angel... sont autant de personnages charismatiques de la saga mais ils sont inclus à l’arrache, ce qui en fait un fan-service plaisant par moment mais un peu inutile à l’intrigue principale et surtout qui finit par prendre beaucoup de temps qui se répercute sur les personnages impliqués dans le scénario qui ne peuvent pas profiter du temps nécessaire à leur développement, Magnéto en tête. Tu ne peux pas raconter efficacement comment Storm était consumée par la haine avant de devenir une X-Men alors qu’elle prononce 5 phrases réparties dans 2 heures et demi mettant en place plein d’autres intrigues en tout genre, même avec toute la bonne volonté du monde.


La bataille finale est pour moi le meilleur exemple, j’ai le sentiment qu’ils ont essayé de faire en sorte que tout le monde ait un rôle à jouer et du coup tout s’enchaîne, Magnéto qui repasse du bon côté, Jean qui devient Phénix, Mystique qui fait basculer Storm... ça traîne, c’est confus, c’est prévisible... ça ne marche pas, ça ne peut pas marcher. La surcharge de personnages pousse la plupart d’entre eux à être introduits super vite et facilement, ce qui stimule la sensation de personnages clichés catapultés là par hasard, à ne pas être développé et à avoir un dénouement à leur pseudo-intrigue qui soit arrive trop vite, soit n’arrive pas du tout.


Mais cette surcharge de personnages, si elle m’empêche d’adorer le film ne m’ont pas empêché de grandement apprécier certains moments, même la scène d’action de Quick Silver pourtant complètement reprise de Days of the Future Past je l’ai trouvé géniale sincèrement, j’étais plié de rire tout du long. X-men Apocalypse reste quoi qu'il en soit un excellent divertissement et rend des hommages très plaisants à une saga que j’aime beaucoup, à l'image de la conversation entre Charles et Erik reprise du premier film qui conclue ce film là, donnant le sentiment d’une boucle qui ne ce cessera jamais de se boucler, une idée que j’ai trouvé géniale qui prend juste la forme d’une réplique déjà entendue de 30 secondes, si ça c’est pas du talent !

damon8671
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le 21 mai 2016

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damon8671

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