Important : La bande-dessinée de Jérémie Royer et David Blot inspirant le film (et non-créditée) est disponible gratuitement.
'Yesterday' propose une pitch intriguant : un jeune musicien va se forger une carrière en se servant des compositions des Beatles, que le reste du monde a curieusement oublié. Seulement le film n'apporte rien de plus à la bande-annonce.
Danny Boyle ignore délibérément toutes les questions intéressantes du concept : la culpabilité de Jack, les improvisations dues à une mémoire défaillante, l'importance de l'époque et de l'image pour le succès commercial, le travail des producteurs. Certaines chansons des Beatles sont certes intemporelles, on ne peut pas croire que les tubes des années 1960 déclencheraient un hystérie unanime en 2019. La laborieuse première de "Let It Be", les paroles de "Eleanor Rigby" ou "Hey Dude" offrent quelques aspérités mais le scénario survole complètement son sujet musical.
En fait, les chansons des Beatles ne sont qu'un prétexte. 'Yesterday' ne parle absolument pas du groupe de Liverpool, mais se contente d'être un feel-good movie où le personnage principale devra choisir entre le succès et l'amour. C'est décevant, mais c'est également très mauvais. Le scénario est bancal, la romance est banal et les acteurs sont plutôt mauvais (Ed Sheeran en premier, mais Lily James, Joel Fry et Kate McKinnon sont également fades). Danny Boyle est toujours un maître du mauvais goût et propose des effets de mise en scène hideux. Le pire est atteint lors du final, où Jack et Ellie s'avouent enfin leur amour ... sur une musique de Ed Sheeran.
Au moins, quelques passages sont divertissants, comme chaque fois que Jack découvre que quelque chose à disparu (le Coca-Cola, les cigarettes, Harry Potter). Mais la meilleure blague du film, c'est lorsque la sonnerie du téléphone de Ed Sheeran se révèle être "Shape of You" (même si j'ignore s'il s'agit d'une bourde au montage, d'un élément absurde volontaire, ou pire, de la réalité).