Découvert (ou plutôt redécouvert) avec sa Grande Bellezza il y a deux ans, Sorrentino fait désormais parti de ses réalisateurs que j'aime et j'attends avec impatience. Je n'avais pas fait de critique sur son dernier film, mais celui-ci s'est érigé en film fétiche de la crise mélancolique du vendredi soir. Et ici, avec La Giovinezza, l'Italie nous rappelle qu'elle a encore a sa botte de grands crus.


Le film divise les gens, trop lent, trop réplique de son prédécesseur, que nenni pour moi il est parfait. On retrouve d'excellent acteurs (Michael Crain, Harvey Keiteil) et on en découvre des plus discrets (Rachel Weisz, Paul Dano) à qui on ne peut rien reprocher.
Les dialogues sont, encore une fois, de grande beauté, alliant nostalgie, humour bien dosé et piques farouches et la production nous offre une bande sonore parfaite.


Comme dans un huit clos réinventé, on rencontre le maestro Fred Bellinger dans sa retraite suisse, entouré d'habitués, sa fille, son grand ami Mike. Ce maestro au premier abord bien trop sûr de lui, de sa réussite mais qui apparait au fil du scénario d'une grande sensibilité et finalement, comme un vieux désemparé et rattrapé par la vie, touche et fascine.
Si la beauté de Rome faisait honneur, ici c'est une beauté plus mature qu'on retrouve au travers des personnages au milieu de la station balnéaire de luxe et de magnifiques plans alpins et campagnards.


Comme un plaisir coupable d'apprécier les deux heures au fond du fauteuil moelleux de la salle. Je risque bien d'en profiter encore un peu avant que le film ne soit plus à l'affiche. Et Sorrentino, moi tu m'as conquise.

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le 9 févr. 2016

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Manon C.

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