Réaliser une suite après que tant d'eau ait coulé sous les ponts est plutôt une entreprise risquée. C'est sans compter le talent comique, et visiblement les connexions, de Ben Stiller. Car tout le gratin de la mode s'est donné rendez-vous au casting. Mais comme le dit lui même Sting dans le film, il n'y a que quelques gènes qui séparants les acteurs et les rocks stars des top models : ceux de l'intelligence et du talent. Des répliques comme celle-ci il y a plusieurs dans ce film qui monte en puissance après un début un peu empâté car il installe d'abord l'intrigue et nous fait voyager pour récupérer les personnages d'il y a quinze ans un par un.
Ce qui étonne c'est la candeur du film et son côté sans limites. Si d'un côté l'histoire est finalement assez banale et introduit un élément attendu comme le fils de Zoolander, d'un autre il ose appelé un chat un chat. Par exemple le fait que le méchant qui souhaite régner sur la mode est un nom à consonance juive et tente de le changer en nom italo-roumain ou bien que les modèles qui posent pour les marques de maillots de bain soient méprisés par le milieu de la haute couture parce qu'elles en sont pas assez minces voire anorexiques. D'autant plus qu'au final le film nous parle de conspiration façon, La Neuvième Porte ou … Ghost Rider 2. Dans la réalité il y a aussi les rituels pratiqués à Bohemian Grove. La question se pose alors de savoir si Ben Stiller surfe sur la vague actuelle ou en profite pour faire passer un message.
Là ou le film prend totalement son envol, c'est avec l'apparition de Will Ferrell. En effet il illumine de sa présence drôlissime l'histoire abracadabrante qui se déroule devant nos yeux.
La musique, très sérieuse, qui est calquée sur celles des films d'action, provoque aussi un décalage qui participe à l'absurdité comique de l'ensemble. Sans oublier que la participation de toutes ces célébrités, particulièrement celle de Justin Bieber, apporte une crédibilité car ils jouent tous leur propre rôle. Du réalisme dans l'irréalisme. L'intrusion de la réalité dans le délire artistique. C'est là en fait la grande force du film, la trame sur laquelle les gags peuvent prendre leur place et c'est pour cela aussi que le film s'améliore avec les minutes qui s'écoulent, le temps que le grand chapiteau soit en place.
Hilarant par moment et fait sans prétention, critiquant un milieu très ambiguë, avec la participation de certains de ses membres, Zoolander 2 pose peut être des questions sans y paraître et surtout est encore plus drôle que le premier volet. Magnum !

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le 8 mars 2016

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Fiuza

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