J’ai cru comprendre que cette suite a fait un four? J’ai cru entendre que le film était très mauvais, qu’il décevait aussi ceux qui avaient aimé le premier. Je tombe des nues en regardant ce film et en me poilant à plusieurs reprises.


Je l’ai trouvé tout aussi bon que son prédécesseur, peut-être même encore plus barré, osant davantage dans le loufoque. Les deux personnages joués par Ben Stiller et Owen Wilson sont encore plus crétins, plus ridicules et hors de portée intellectuelle.


Certes, le film reprend les mêmes et recommence. Mais pourquoi pas? Cela fonctionne encore très bien. Les personnages qui les côtoient sont désemparés face à une telle bêtise et participent de fait à cette surprise continue que je trouve très drôle. Que ce soit Sting ou Penelope Cruz, leur désarroi devant cette absence totale de jugeote est formidable de comique.


La distribution pléthorique surprend aussi par son talent. Je n’aurais jamais pensé que Sting serait aussi drôle. De même, les mimiques de Kiefer Sutherland sont très efficaces.


Il y a moins de surprise à trouver Penelope Cruz sublime et excellente comédienne. Je ne m’en lasse pas. On ne s’en lassera jamais. Cette femme est un prodige de la nature, une des plus belles sur cette planète.


Will Ferrell est toujours aussi fort dans sa folie, sa liberté, son exubérance de jeu. Ces deux-là assurent le grand spectacle.


Zoolander 2 remet le couvert aussi les célébrités du monde de la mode. Le film fait mieux en les faisant participer beaucoup plus à l’excentricité générale. Il y a un côté jouissif, enfantin qui bien sûr est régressif et détonnant.


Ne nous attardons pas sur le message de ce genre de film : il n’en a pas un seul. La seule chose qui compte, c’est de faire rire et cela marche. Bête, un peu méchante, absurde surtout, totalement jubilatoire, sans complexe, cette comédie respecte ces principes.


Je ne comprends pas du coup ce qu’on a pu reprocher à cette suite. Elle me paraît du même poids, tout aussi drôle, dotée des mêmes atours que le premier film. Est-ce que le traitement de celui-ci est un peu plus tourné vers l’action? Oui, sans doute. Mais cela ne détruit pas l’essence comique, bien au contraire. Certaines scènes font penser à James Bond ou Mission impossible, pleines de gadgets, de chorégraphies de combat. Mais le film reste très dingue, ne se prend jamais réellement au sérieux. On pense plutôt à une parodie, à la Austin Powers. Plus les gags sont gros, mieux ça passe. Effectivement, l’accumulation de crétineries des deux héros produit une joie, un plaisir enfantin chez moi, celui de faire des bêtises.


Et en raison peut-être des déboires qu’ils rencontrent, sans doute aussi par la candeur que les deux comédiens arrivent à incarner, Ben Stiller et Owen Wilson parviennent à créer deux personnages hors du commun, attendrissants finalement. Ils peuvent constituer des idiots magnifiques par certains aspects. Leur assurance dans la nullité, leur foi, leur vaillance ou inconscience les rendent éminemment sympathiques.


En somme, une suite frappée, rafraîchissante, avec deux Abbott et Costello modernes et une bomba latina dans toute sa splendeur. J’aime.


Captures et trombinoscope

Alligator
7
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le 3 sept. 2016

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Alligator

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