Un passage à Cannes que j'ai évidemment remarqué, pour une seule et suffisante raison, mon Joaquin Phoenix adoré ! Qui pour couronner le tout remportait le prix d’interprétation masculine, tandis que Lynne Ramsay recevait le prix du scénario ex æquo avec Yorgos Lantimos et son superbe The Killing of a Sacred Deer.


You Were Never Really Here, ou A beautiful Day pour ceux qui ont du mal, est adapté du roman du même nom de Jonathan Ames, le scénario étant écrit par la réalisatrice elle-même. Scénario qui fut souvent récrie le soir pour le lendemain, tant le temps manquait. D'ailleurs le film est court car justement ce manque de temps à dû sacrifier une partie du film, l'emploi du temps de Phoenix aurait foutu un coup de speed à la production du métrage.
Ce qui procure au film fini un sentiment d'intimité incroyable, seulement une petite heure et demie, même pas, pour nous plonger dans l'histoire de Joe, un vétéran torturé par une enfance difficile et un service éprouvant. Devenu tueur à gage, il s'occupe la plupart du temps de retrouver et ramener des gamines kidnappées à leur famille.
Ici Lynne se concentre sur une gamine, la dernière à sauver visiblement pour Joe qui est au bord du gouffre, si ce n'est dedans au vu de la fin absolument excellente qui nous laisse réfléchir.


Joe, c'est Joaquin Phoenix bien sûr, je n'arrive jamais à trouver le mot juste pour exprimer mon admiration pour ce mec, que ce soit en tant qu'acteur ou bien homme. Il est d'une justesse absolument remarquable comme souvent, et son look bon dieu, cheveux longs et barbes, qu'il avait déjà porté auparavant, bordel que ça le rend atomique de charisme !
A ses côtés, la jeune et épatante de simplicité, Ekaterina Samsonov.


Lynne Ramsay, réalisatrice du déjà dur et bon We Need to Talk About Kevin, titre déjà à rallonge, à croire qu'elle les collectionne, a visiblement quelque chose pour filmer l'intimité de poétique, aussi violent moralement ou physiquement que ce soit. Et encore pour le coté physique, on voit quasiment jamais Joe tuer quelqu'un en gros plan, ni durant de longues secondes, le marteau n'est que prétexte à la sauvagerie qu'un homme foutu mentalement peut causer.
Elle sait se rendre moderne également via une bande son qui tabasse, assez électro, virulente, très tendue parfois, au point de claquer le bavard et de m’écarquiller les paupières. Car si You Were Never Really Here n'est pas le chef d'œuvre que j'attendais, du à son coté peut être trop intimiste justement, il réserve tout de même de sacré moments de cinéma.


Ramsay mêle violence et poésie, comme elle a déjà su le faire, la scène du lac avec Joe et sa mère en est une belle preuve. Elle nous garnie ici d'une mise en scène immersive, qui prend son temps, filmer le corps délabré de Joaquin, la relation avec sa mère, ou bien une série de coup de marteau via des caméras de surveillance, Lynne est dans le subjectif limite. Ainsi les bribes de souvenirs de Joe ne sont jamais dévoilés dans leur entièreté, nous laissant libre cours à notre image de son passé.


En bref, ce drame plus que thriller, aux allures de Taxi Driver combiné à Old Boy, tout en disposant de la touche intime de Lynne, est un beau petit film, sur la vie brisée d'un homme qui malgré ses malheurs trouve la force de sortir de l'horreur des enfants, comme une manière de sauver l'enfant abusé qu'il était.

-MC

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8

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