Un film doté d’une douce poésie !

Il est évident que si vous n’aimez pas les jolies romances, parfois un peu mièvres, je vous l’accorde, ce film ne sera clairement pas fait pour vous, même si à mon sens, il ne se résume pas à ça, il est indéniablement romantique et il n’a pas à rougir de cette composante, au demeurant, particulièrement touchante. Néanmoins, il ne faut pas le réduire à cette simple facette, il est plus complexe que cela, c’est également une très jolie fable fantastique, un voyage aussi onirique, que poétique, auquel il ne faudra pas chercher de réponse à tout prix, il faut seulement se laisser porter, ouvrir les portes qui se présentent et qui viendront nous questionner sur nous-mêmes. C’est une aventure métaphysique, à laquelle il faut évidemment adhérer, pour en être véritablement touché et si je peux comprendre que le chemin ne plaise pas à tous, on ne peut nier son originalité, ainsi que la beauté indéniable dont elle fait preuve, pour nous plonger dans un univers tout à fait atypique, presque un peu loufoque. Alors bien sûr, c’est un peu irréel, mais les messages qui sont véhiculés, ce retour dans le passé, cette introspection qu’elle met en avant, c’est un ensemble presque philosophique, une expérience à part entière, dont il faut être pleinement investi et qui demande au spectateur de se laisser guider, de lâcher prise, pour y être véritablement sensible. La réalisation de Kogonada est d’une poésie extraordinaire, délicieusement symbolique, d’une folie douce, elle recèle d’images fortes, de métaphores puissantes et c’est avec toute sa patte, toute son originalité qu’il met en scène ce récit. Visuellement, c’est un petit bijou, une atmosphère pleine de douceur, de couleurs, des scènes artistiques, qui resteront longtemps gravées dans ma mémoire, dotées d’une certaine fantaisie et si elles semblent bien sûr irréelles, elles participent pleinement à l’ambiance voulue. En ce qui concerne le scénario, si l’ensemble est indéniablement simple, propice à une romance assez classique, c’est son déroulement qui fait toute la différence et qui nous conduit vers autre chose. L’intrigue nous fait donc plonger dans un récit, certes, un peu mièvre, un peu convenu, mais tout ce qui se déroule autour possède pourtant une importance, une intensité bouleversante, c’est la mise en avant du deuil, de cette enfance pas toujours simple mais durant laquelle tout ce que nous traversons fera de nous les adultes que nous deviendrons, des expériences qui vont nous forger et qui nous apprendrons à faire les bons ou les mauvais choix. Quant au casting, c’est avant tout par son duo qu’il brille, Margot Robbie et Colin Farrell font un travail extraordinaire, à travers une alchimie qui fonctionne à merveille.

En bref : Un film qui pourra paraître un peu mièvre, un peu simpliste, mais qui ne l’est pas tant que ça, pour peu que l’on veuille bien se laisser porter par sa fantaisie, par son univers, un brin loufoque, mais d’une poésie telle, qu’elle touchera en plein cœur ceux qui y seront sensibles, riche d’images aussi symboliques, qu’irréelles, il nous fera partager une histoire d’amour pas toujours simple, forte d’introspection et de réflexions pas si anodines !

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