Godard a dit à propos de son film À Bout de Souffle (Table ronde Cinéma / Politique à Los Angeles, en 1968):
« Quand j'ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de très précis. Je réalisais un thriller, un film de gangsters. Quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai compris que j'avais fait tout autre chose. Je croyais que je filmais le Fils de Scarface ou le Retour de Scarface et j'ai compris que j'avais plutôt tourné Alice au pays des merveilles, plus ou moins. »
Ça résume plutôt bien l'impression brouillonne que l'on a après avoir vu À bout de souffle. Faute de structure narrative précise, on se satisfait du charisme de Belmondo , un peu comme Jean Seberg se satisfait de Michel Poiccard: le voyou fascine toujours un peu. Finalement, Belmondo dans ce film est un Brando (p.ex dans The Wild One ou dans On the Waterfront) avec un peu plus de répartie.