À cinq heures de l'après-midi par Alligator

Film étrange, à la fois dur et beau, rêveur et cruel. Des clins d'oeil acerbes posent un regard politique indéfinissable. La situation historique, culturelle et actuelle est montrée sans artifice et sans parti pris évident. On est juste témoin de l'Afghanistan actuel, de l'emprise mentale de l'islam dur, de l'aliénation des femmes. L'héroïne est très belle mais très cadenassée malgré son rêve fou de devenir la Bénazir Butto de l'Afghanistan. C'est tout le paradoxe de cette région, de ces gens ballottés entre un islam archaïque et une occidentalisation attirante ou forcée. Un film plein de douleurs, comme ce bébé qui meurt de froid, cet âne qui meurt de soif, cette carriole qui brûle, ces femmes sous leur burkas, et ces vieux hommes qui fuient Kaboul devenue impie comme si Allah était mort.
Heureusement, la femme rêve d'être présidente, et le poète fait tout pour que son rêve devienne réalité.