Après le chef d’œuvre ZÉRO DARK 30 sur la traque de bin Laden avec l’époustouflante, obsessionnelle, jessica chastain. Retour sur un sujet honorable mais oublié, le vital désarmement des nukes ☢️ plus consensuel et moins risqué que son exploration du racisme policier systémique dans son grinçant film précédent, à l’époque où l’industrie prenait plus de risque - mais trump n’était pas encore président et l’Amérique ne regardait pas encore ses hosts préférés de talk-show se faire foudroyer du jour au lendemain selon ses caprices de dieu (oui bon c’est sorti tout seul)
La principale faiblesse c’est le dispositif fragmenté à la Rashomon, qui nous refait vivre selon plusieurs points de vue le même événement, et comme pour le malheureux Le dernier duel de ridley Scott, l’intention est louable mais le résultat n’ est pas très convaincant : La faute aussi à des backstories trop légère car menée au pas de courses, et comprimées par le dit dispositif, y’a pas le time pour adhérer au moindre personnage. Plus atmosphérique mais visuellement un sentiment de caméra épaule très 2000s, un peu artificiel, rappel le style poncé par Greengrass, Aronofski ou Soderbergh dans Traffic, et qui ici ne peut pas marcher en tant qu’effet de réel cause que le montage en multiflashbacks laborieux brise la continuité immersive d’unité de temps, apparaît donc pour ce qu’il est un artifice pour combler les lacunes du script et du montage à construire du suspens engageant.
Plus problématique maintenant, ça reste archi ethno centré et mal écrit juste, dialogue introspectifs asse pauvres aux moments capitaux, communications confuses avec les pays étrangers et même en interne tant la majorité est frappée d’incrédulité et peine pendant un long moment à prendre conscience de la réalité de la situation, une étude cependant juste des réactions humaines en cas de conflit aux enjeux un peu trop définitif pour avoir le temps de gérer son anxiété par une médiation petit bambou certes, mais qui apparaît souvent dépourvues de bon sens dans sa marche à suivre, et plus proprement au film, des choix de suivre une multitudes de personnages perdus dans la confusion générale qui n’aide pas la nôtre et fini par lasser. L’équilibre documentaire et l’œuvre pédagogique se fracassent sur les limites d’un script vite écrit sans vraie idée de fond au delà de sa structure, ni en terme de cinéma ni en terme de géopolitique, et c’est bien la limite de cette dynamite mouillée.
Avec en bonus cette lourdeur de la démonstration gravissime donneuse de leçon, mais qui veut pas nous prendre par la main of course, ca ça fait pas auteur, donc on se retrouve avec un truc qui se la pete mais on apprend rien hormis une vague cartographie des salles de réus de Washignton DC’merci la moquette est belle les immenses écrans plasmas bien lumineux, cool pour vous, y’a même des petites boites à clés transparentes pour mettre ses portables avant d’entrer en salle de gestion de galère internationale c’est vraiment pratique.
SPOILER —- et bien sûr, crise sur le gâteau, cette nébuleuse histoire de menace fantôme aux enjeux dramatiquement flous, nous laisse le goût amer d’une fin ouverte, qu’on a capté bien vite vu le ton nébuleux des les premières 20m’ (il reste deux heure de tournage en rond), bon ils allaient pas se faire chier non plus à rentrer dans le dur ou se donner la peine de conclure. Exercice vain ou nouveau genre? Le ambient film catastrophe, tout en hors champ et point de suspension, film choral sans lead et presque sans intrigue pour illustrer le grotesque des moyens investis pour nous offrir en tant que société l’illusion de la sécurité? Un concept proche du film d’horreur dont la menace hors champ guetterait pour s’abattre dans toute sa fatalité grecque comme une punition inéluctable pour notre scientisme incantatoire (« you’Re tellîg me that 50 billions dollars bought us a coin toss??? » s’exclame le fragile mais lucide secretary of state incarné par le toujours très juste Jared Harris de Tchernobyl et mad men, donc bien dans son élément).
Le film a le mérite d’illustrer la paralysie potentiellement désastreuse d’un système codifié en réalité absolument inepte face à des dirigeants incapables de penser par eux même, nous mettant face à la notre responsabilité dans les urnes, rappelant qu’on vie dans un théâtre politique ou l’exercice du pouvoir pourtant bien différent de la conquête du pouvoir, n’est à notre époque tiktok plus la fin en soi.Donc possiblement un accélérateur de fin du monde. Merci Katryn, et j’en pose pour ce gros lourd d’idriss elba le chanteur de zouk pour dames, encore une fois l’acteur surestimé à côté de la plaque en président egaré qui jette de longs regards dans le vide par le hublot de air force one pour toute contribution artistique, quel cauchemar celui la. Encore une auteur talentueuse fourvoyée par une Prod qui sort des chèques en blanc pour se payer des grands noms mais qui ne sait pas accompagné un.e auteur, elle a suivi l’exemple catastrophique de Fincher. Ces gens nous volént des films, en non-produisant ces talents supprimant toute tension créatrice entre un Prod exe et un real qui part en toupie à la moindre envie sans personne pour lui dire que tout relève pas du génie 🧞♂️. Un peu comme ces élus populistes et autres nouveaux rois néo libéraux qui se font élire démocratiquement en fait. Un peu remonté aujourd’hui je viens de voir que ce gros tachon de Milei le tronçonneur des services publics et fraudeur de cryptomonnaies a été réélu au parlement argentin à la grand majorité, ça me tend….deso Katryn d’avoir atomisé ton film plein de bonnes intentions. Redécouvrez son précédent, Detroit était excellent.