À l'Ouest, rien de nouveau par Ygor Parizel

Cette nouvelle adaptation du roman classique d'Erich Maria Remarque respecte plutôt bien l'oeuvre d'origine tout en étant peut-être encore plus anti-militariste et pacifiste que les versions précédentes qui l'étaient pourtant déjà fortement ! Dès les deux scènes d'ouverture, le ton est donné avec le parcours à la symbolique décourageante d'un uniforme "réutilisable" puis par ces gamins galvanisés par un discours patriotique gerbant. Attention car même si cela à l'air d'être un film de guerre À l'Ouest rien de nouveau est totalement en opposition de ce genre plus que centenaire, à contre-courant de la grande majorité des films parlant des conflits guerriers. Ici aucun héroïsme, il n'y a pas de héros, pas de morceaux de bravoure dans le sens ou on l'entend habituellement de personnages, les combats ne sont que carnage imbécile et cruel et finalement même si ceux-ci sont brutaux et impressionnants par leurs reconstitutions et par la technique assez peu nombreux (une grosse trentaine de minutes de batailles sur près de 2h30 de durée). Le scénario s'attarde assez intelligemment sur le patriotisme va-t'en-guerre des états-majors allemands, sur des symbolismes, sur les conditions de fin de vies et la résignation des milliers de soldats chair à canons parce que aucun personnages que nous suivons ne sera épargnés sous prétexte de raconter une histoire ! On sent les gros moyens installés par la production de ce film, décors vastes parfaitement étudiés, pyrotechnie et trucages à la pointe, figurants par centaines et mise en scène profitant au maximum des lieux de tournages mais sachant aussi se faire plus posée et immersive. À l'Ouest rien de nouveau n'est pas un spectacle, un divertissement mais bien une tragédie ou la guerre est dégueulasse.