On voit très vite que Besson a produit le film. Première scène. Un flic avec tous les clichés du flic chez Besson. Idiot (il ne sait pas lire), violent forcément, pétri de préjugés ("j'ai pas peur des jeunes de banlieue"). Ça commence bien.
Et le reste n'est pas triste non plus. Deux étudiants vont partir sur les routes direction Avignon à la recherche d'une fille que l'un d'entre eux aimerait bien revoir. Un road-movie donc avec toutes les rencontres improbables qui vont avec, qui se veulent amusantes mais qui dressent un portrait inquiétant de la France profonde. Un routier homosexuel. Un cadre marié, père de famille mais véritable obsédé sexuel tenant le même vocabulaire qu'un jeune de quinze ans. Bel exemple. Un curé adepte de revues cochonnes. Des rugbymans bagarreurs. Seul le grand Benoît Allemane arrive à garder sa dignité.
Excepté quelques bons mots, A Love You n'est donc pas très drôle, ne montre pas grand-chose de beau (sauf si vous aimez la Nièvre) et ferait même penser à un nanar des années 1980. La présence rafraîchissante de Fanny Valette qui va calmer les deux zigotos sauve le film. Elle va faire office de ciment entre les deux car leur amitié sera souvent mise à l'épreuve vu la multitude de catastrophes qu'ils traversent. Que ferait-on nous les hommes sans les femmes pour nous remettre la tête à l'endroit ? L'un découvrira l'amour, l'autre constatera qu'il était sous son nez depuis tout ce temps. Ils peuvent lui dire merci.