A Quiet Dream est une petite revanche sur ma perception du drame Coréen. Il commençait mal, fait de noir et de blanc, évoquant divers protagonistes asociaux en pleine errance dans de petites ruelles vides de Séoul. Ça ressemblait à un somnifère gros comme mon poing qu'il me suffisait de regarder pour tomber dans les bras de Morphée.
Cependant j'ai eu tord, le film sait surprendre tout en finesse.
A Quiet Dream est le récit croisé de divers personnages ; une attrayante tenancière de bar devant s'occuper de son père handicapé et trois parias de la société. Le premier est épileptique, le second a été pris de fou-rire lors de l'enterrement du père de son chef, quant au troisième, il est un réfugié Nord-Coréen bipolaire.
Les trois larrons ont une envie commune ; se faire aimer de la belle barmaid.
Grossièrement, l'histoire peut être résumée ainsi. Elle est simple, ce n'est guère important, car l'essentiel se trouve au cœur, dans les dialogues et les longues scènes, véritables portraits de sensibilités. Et le tout se suit en douceur et bonne humeur, sans jugements ni mépris. Les personnages sont cabossés, peu intelligents, parfois on aimerait leur gueuler dessus...mais sont également touchants par leurs valeurs et, surtout, par l'amour qu'ils vouent à cette jeune femme.
Et en parlant de jeune femme, on pourrait s'attendre à ce qu'elle ne soit que froide face à ces hurluberlus presque constamment alcoolisés pour certains. On pourrait s'attendre à du rejet, ce n'est pas le cas encore une fois. Le film sait jouer des à-priori pour surprendre. Non, elle, elle les aime aussi mais à sa façon. Ce sont, sans jeu de sa part, ses hommes et non ses amants (ou alors seulement en rêve).
Le rêve aussi à sa large place dans le récit, non par l'illusion mais par la volonté de construire un doux rêve dans ce bar où chaque chose serait à sa place.
En définitive, A Quiet Dream se découvre doucement mais sûrement car derrière l'apparence peut se cacher de bien beaux ouvrages. Le présent film en est une expression.
13