Below a l’intelligence de penser le sous-marin et sa dégringolade au fond de la mer comme un cadre propice à la descente en soi, un cadre cathartique qui fonctionne en huis clos et qui confronte les personnages aux fantômes – ces fameux « ectoplasmes » dont Weird Wally n’arrête pas de parler – d’un passé qui ne passe pas et revient hanter les vivants. En ce sens, le film représente bien les conditions nécessaires à la remontée à la surface du souvenir, et son geste ne saurait être dissocié de l’entreprise psychanalytique ; son énergie, il la puise dans ce désir farouche de démêler le vrai du faux, d’expliquer ce qui jusqu’alors n’avait bénéficié que de justifications improbables. L’espace du vaisseau apparaît alors comme celui d’un tribunal, à mi-chemin entre la terre et les enfers. Dommage que ce scénario puissant ne se subordonne à aucune mise en scène véritable, sinon un goût prononcé pour les plans rapprochés qui donnent rapidement la nausée ; les séquences de tension se suivent et se ressemblent, l’écriture des dialogues souffre de tous les poncifs du genre, les acteurs ne brillent pas par la subtilité de leur interprétation et échouent à conférer aux personnages une identité sensible et véritable. Nous aurions aimé que le film aille plus loin, s’aventure dans des eaux plus sombres encore, s’affranchisse des tutelles offertes par la mouvance esthétique de son époque pour imposer sa voix, sa patte, son univers. Reste une démarche qui, du point de vue de la théorie, passionne.