Je me tire une balle dans le pied en avouant que malgré mon affinité certaine avec le personnage d'Albert Dupontel, ses valeurs et son discours lors de ses interviews, je n'arrive pas à rentrer dans ses œuvres. Désolé Albert, tu m'en voudras pas.
Et ça n'a pas manqué une fois de plus.
À vouloir dénoncer, j'ai l'impression que ce bon vieux Albert prend le rôle du vieux con qui balance en repas de famille : "Mais les jeunes, ils sont tout le temps sur leur téléphone portable, c'était mieux avant". Il nous livre ici une vision caricaturale de la société qui devient la caricature de la caricature et qui déborde sur le récit et les personnages. Voulant dénoncer il devient passéiste voir réactionnaire.
Avec des scènes qui m'ont sortie du film, aussi subtilement qu'un tacle de Mark Van Bommel en finale de la Coupe du Monde 2010.
- Les employés qui ne parlent pas dans l'ascenseur, car ils ont le nez rivé sur leur portable.
- Le jeune cadre dynamique qui n'est pas si dynamique parce que sa vie, c'est travailler, et à côté, il vit seul dans un pavillon de banlieue car la technologie, ça isole.
- L'employé modèle depuis 30 ans qui voit son augmentation passer sous son nez et donnée à un jeune.
- L'histoire d'amour entre deux personnes âgées qui rappellent que les relations sentimentales, c'était mieux avant, alors que maintenant les gens n'arrivent plus à s'aimer !
BOUH LA SOCIÉTÉ EST PERVERTIE PAR LA TECHNOLOGIE, LE CAPITALISME ET LA JEUNESSE QUI PART EN VRILLE !
Bon OK, c'est beau visuellement. Mais pour servir des personnages très simplistes, peu développés et sans alchimie. J'ai l'impression de lire une carte d'un restaurant 3 étoiles Michelin et de recevoir dans mon assiette un steak à l'eau.
Le personnage de Virginie et Albert n'arrivent pas à m'émouvoir, car trop centré sur leur fonction. Et je ne crois pas à leur romance comme les complotistes ne croient pas au 11 septembre. Allez hop, on a rien en commun, on ne se comprend pas, mais à la fin, on se choppe !
Et que dire de la deuxième romance du récit qui flirte avec le stalking.
Elle tombe sous le charme d'un gars qui lui avoue à demi-mot l'espionner alors qu'elle ne le connait pas !?! FUYEZ S'IL VOUS PLAIT ! C'est là que je me suis totalement désolidarisé du film. Justifier le stalking par de l'amour, c'est très dérangeant. J'espère que, si une femme porte plainte contre un homme qui l'espionne, la police ne le laissera pas car il aura sorti l'argument "Oui, mais je l'aime monsieur l'agent".
En voulant tout critiquer, il mélange tout pour en faire quelques chose d'indigeste voir parfois répugnant. Est-ce maladroit ou révélateur d'une personne qui n'évoluent plus avec son temps ?
En visionnant ADIEU LES CONS, j'ai eu l'impression d'avoir mon grand-père qui mentionne le Général de Gaulle tous les 1/4 d'heures me donner des leçons et me dire que "De toute façon c'était mieux avant. Les livres, avant on lisait au lieu d'aller sur Face de Book ! Le bal, avant on allait au bal danser le soir au lieu de tapper sur un clavier dans un monde virtuel derrière son ordinateur..." et finir toujours par des propos gênants.
Albert, certes, on va tous crever sous 60 degrés prochainement, mais le 21ᵉ siècle, c'est sympathique aussi !