Regarder un film à un siècle de distance est une expérience un peu troublante. Se dire par exemple que les poupons de pouponniere soviétique que l'on est en train de regarder s'agiter sont tous morts aujourd'hui a un parfum d' "invention de Morel". Le cinéma est une machine à voyager dans le temps. C'est sans doute le sentiment le plus "science-fictif" que l'on éprouve en visionnant "Aelita". Le quasi-documentaire sur les déboires naissants de la jeune union soviétique côtoie de manière étrange la stylisation futuro-constructiviste d'une societé marsienne théàtralisée. Juxtaposition de la vie et de l'art, du reel et du rêve dont tout le monde se reveille à la fin. L'on comprend que le film ait marqué Lang. Pas seulement pour son Metropolis, du reste. N'a t il pas reproduit consciemment ou non le retournement final dans "The woman in the window" où, là aussi, tout n'était qu'un rêve autour d'une femme fatale?
Sinon, bien aimé l'enthousiasme du camarade Batalov à l'écran.
Et bien ri à la lecture, à 15 ans de distance, de l'avis du camarade Bestiol