Poil à gratter
Ce film est irritant. Il peut mettre mal à l'aise. Voir la misère montrée aussi cruement n'est pas anodin. L'absence de toute morale peut s'avérer choquante. Plus je le vois, plus il agit comme du...
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le 11 mars 2016
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15
Ettore Scola est un de mes réalisateurs italiens préférés (je mets Fellini à part : l'ensemble de son œuvre le plaçant au panthéon du cinéma mondial). Affreux, sales et méchants est un film hors-normes : les bidonvilles qui existaient dans les faubourgs de Rome jusque dans les années 1970 servant de cadre à une tragi-comédie shakespearienne. Le Roi possède un trésor et les complots pleuvent pour s'en emparer, jusqu'à l'empoisonnement grâce à des macaronis aux aubergines, écho trivial aux bagues à poison des cours italiennes de la Renaissance.
Réussir à évoquer le sordide au cinéma nécessite une virtuosité technique imparable. Ce qui est évidemment le cas. Un cinéaste, un vrai, se doit de s'imposer des contraintes : l'absence de dialogues dans Le Bal, un faux huis-clos dans Une Journée Particulière.
Pour ce film, il s'agit de mettre en scène des personnages répugnants dans un cadre répugnant et agissant de manière répugnante.
Certains personnages secondaires sont tout aussi marquants que les principaux protagonistes: les sœurs qui tiennent l'immonde cloaque qui tient lieu d'auberge (entre autres) par exemple. On y est même aux frontières de l'étrange.
Enfin, le propos social du film se traduit toujours par une astuce de mise en scène purement cinématographique : les gosses encagés, les travellings sur les amas de corps qui dorment entassés dans des bruits de ronflement, le découpage des poumons pour le repas du soir, des trognes qui évoquent les grotesques de l'art de la Renaissance.
Et la terrifiante séquence finale, qui met en scène une gamine, sa petite robe et ses bottes, seul élément de grâce pendant tout le film et qui se retrouve enceinte jusqu'au dents.
L'innocence bafouée avec au loin la Rome des nantis, de l'autre côté de l'autoroute, comme une frontière infranchissable. Glaçant.
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il y a 6 jours
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Ce film est irritant. Il peut mettre mal à l'aise. Voir la misère montrée aussi cruement n'est pas anodin. L'absence de toute morale peut s'avérer choquante. Plus je le vois, plus il agit comme du...
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le 11 mars 2016
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Nous sommes dans une baraque sordide construite de planches vermoulues située au milieu d'un bidonville avec vue sur le Vatican. C'est dans ce cadre ignoble que vivent comme de véritables gorets...
le 4 mai 2013
54 j'aime
10
La première chose que l'on puisse dire à propos de cette comédie satirique hyper-féroce, qui a pour le coup plus le goût de la mort aux rats que celui du vitriol, c'est qu'il porte "superbement" son...
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le 28 sept. 2013
42 j'aime
4
Un nanar de cette ampleur méritait une note symbolique : autant s'en tirer avec les honneurs. Je peux me targuer de l'avoir vu au cinéma lors de sa sortie : j'étais atterré. Cet état d'accablement...
il y a 2 jours
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Chouette moment de cinéma, du vrai. Deux reproches : le film aurait gagné à être légèrement écourté et la musique, toujours bien choisie, originale et judicieuse est parfois un poil trop présente...
il y a 4 jours
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C'est la main tremblante qu'il me faut attribuer une note à un film d'Alfred Hitchcock. Truffaut affirmait, à juste titre, qu'un Hitchcock qu'on pourrait qualifier de mineur était déjà très au-dessus...
il y a 4 jours
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