Alice au pays des Hippies

J'ai redécouvert ce "classique" de Disney, très imprégné des valeurs années 50 pour les gamins : obéissance, assiduité et méfiance de l'inconnu. On est jamais mieux que dans ses baskets, à sa place atitrée, à l'abri dans son chez soi... Et pourtant, Alice, si tu savais ce qui va se passer dans ta tête !

J'avais oublié les premières longueurs du début : longue introduction à la poursuite du lapin (mais belle chanson d'Alice), scènes diverses et variées de mauvais goût et anecdotiques (le dodo, les frères jumeaux, l'histoire du charpentier). Jusqu'au début des festivités : la chanson des fleurs (l'animation est remarquable et fait penser à "The Wall" des Pink Floyd), l'excellente scène de la Chenille (les animations, la musique...), la maison du lapin, le Chapellier Toqué (très beau concerto de théières aux sons de flûtes), le Chat-foin dans la forêt. Puis retour sur les longueurs bizarres et superflues : égarement dans la forêt, puis long épisode (presque très psychédélique) de la Reine de Cœur (qui m'insupporte).

Ce dessin-animé met mal à l'aise : que cherche Alice au fond ? Quand va s'arrêter ce défilé délirant d'absurdités toujours plus grottesques et contradictoires ? Pourquoi ne peut-elle pas rentrer chez elle ?

Quel message retenir ? La curiosité est un vilain défaut ? L'objet de curiosité peut faire traverser bien des épreuves, et pour finir se révéler être un piège (menant ici au ridicule, sentence ultime pour un enfant ?). J'ai aussi cru à un message du type : il faut grandir en son temps, ne pas être trop pressé, être curieux pour profiter des opportunités, expérimenter, rencontrer, mais garder le chemin de la maison en tête pour ne pas se perdre...