Pour cette troisième sortie, après Ridley Scott et James Cameron, c'est David Fincher qui met en image la fascinante créature d'H.R. Giger. Cette fois, le film plonge notre Lieutenant Ripley au beau milieu d'une prison désaffectée et abandonnée avec un groupe de prisonniers adeptes religieux. Avec un côté très sombre et désabusé dès les premières minutes et des choix scénaristiques qui ne laissent aucun répit à notre héroïne métamorphosée, Alien 3 tente d'être un brun plus psychologique que ces prédécesseurs en apportant véritablement des briques à une histoire qui ne s'éloignait pas jusque là du film de genre. Si les personnages sont intéressants, bien plus étoffés qu'avant et présentent pour la plupart un danger tout aussi glaçant que celui de la bête, Fincher prend le parti moins bien accueilli de rendre la créature plus visible grâce aux effets spéciaux numériques qui ont pris un certain coup de vieux. En ce sens, l'ambiance est bien moins oppressante malgré une ou deux scènes très fortes. Il faudra attendre le final dans un jeu du chat et de la souris brillamment filmé à la 1ère personne pour sentir la tension s'installer jusqu'au dénouement prévisible mais néanmoins parfait pour tenter de clôturer la franchise. Un Alien intéressant qui essaye de voir plus loin en faisant cohabiter monstruosité, religion et illumination, qui boude le simple plaisir du film de genre mais qui, si il ne réussit pas pleinement à convaincre, fait office de très bonne conclusion.