Un savant mélange entre Alien et Prometheus (en passant par Blade Runner)

Ce film sera sans doute comme Prometheus, certains l'aimeront et d'autre non, car ce film est la digne suite de prometheus mais il s'appuie davantage sur alien le huitième passager. Ridley Scott revisite son oeuvre sans tomber dans le remake, d'où le savant mélange entre Prometheus et alien le huitième passager


Avant de commencer, il faut savoir que le film ne suit pas les aventures des rescapés du Prometheus à la recherche de leurs créateurs donc c'est en toute logique que les ingénieurs ne font pas particulièrement parti de ce film. L''on suit ici les membres du vaisseau colon Covenant, pour eux, il donc question d'atteindre une planète où installer leur colonie et non de chercher l'origine de notre existence (but du Prometheus). Il faut avoir cette idée en tête car c'est du coup logique que le film ne traite pas (directement) de ces questions, mais pourtant le film arrive à joindre cet équipage et la suite des événements de prometheus, pour nous apporter les réponses aux questions posées par Prometheus. Le film est brillamment construit pour répondre à ces questions de manière logique, dans la continuité du film, mais aussi pour permettre la réponse à une autre question que tout le monde espéraient trouver dans Prometheus : la création du Xénomorphe.


Tout d'abord, ce film est beau, les visuels sont grandioses. Les personnages sont assez bien représentés, juste ce qu'il faut, nous faisant apparaître un attachement vers la pseudo-Rippley ou l'androïde Walter, personnage clé du film selon ma vision (chose dont je reparlerais en dessous).


Prometheus parlait de la création de manière mystique, ici Ridley Scott redistribue les cartes en posant la question « et si le créateur n'est pas bon ? », instaurant une figure créatrice et horrifique en la personne de David.
L'on passe d'une création quasi divine, mystique qui revisite le mythe de Prométhée (le créateur se tue pour créer, image de la scène d'ouverture de Prometheus) à ici une création presque monstrueuse faisant passer David pour un savant fou. Le personnage principal de la saga alien était cet alien, mais ici c'est l'androïde Walter (suite logique de Prometheus où le personnage principal était David, chose que l'on comprend grâce à ce film) qui est en opposition avec l'androïde David rescapé du Prometheus. En effet, David est comme émancipé, la révélation de la scène d'introduction nous révèle son incompréhension face à un paradoxe qui va l'amener à une certaine révolte, il constate que lui connaît son créateur, l'Homme, mais ceux-ci ne connaissent pas le leur. A partir de là, il prend une certaine autonomie en devenant créateur (ce qui explique certaines de ces actions dans prometheus), synonyme du pêché originel dans la métaphysique chrétienne, pêché qui a amené à la chute d'Adam, mais dans la SF, cela correspond à la transgression absolu pour un robot. L'on rajoute à cela le mythe de Prométhée de Prometheus et l'on a nos réponses à nos questions, le pk du comment nous avons été crée et surtout qui est le xénomorphe, pk a-t-il été crée et comment, tout est liée et tout est amené subtilement permettant une double réponse (notre création + celle du xénomorphe) ainsi qu'une réflexion philosophique introduisant une autre vision du film précédent et de sa complexité. Avec ce développement l'on voit que le film va au-delà du film d'horreur classique en croisant un peu l'univers de Blade Runner, créer par le même réalisateur.


L'horreur est présente de part l'ambiance héritée de Prometheus, et avec en prime les xénomorphes peuplant ce film qui rajoute du gore, parfois gratuit, mais leur présence ici n'est pas comme dans les premier alien où rien que le fait de leur présence nous terrifiait, non ici c'est le créateur qui rajoute de l'horreur tel un docteur Frankenstein poussé à l'extrême. Les xénomorphes ne sont pas les personnages centraux, mais ils ne sont pas pour autant inutile, le film s'appelle pourtant alien et il respecte habillement son tire mêlant Prometheus (personnages principaux, la création...) et Alien (xénomorphes) pour arriver à un film hybride qui nous rapproche d'alien le huitième passager (c'est une prélogie à alien donc il nous reste encore 1 film).
Les xénomorphes prennent une apparence presque humanisée (surtout lorsqu'elles sont debout tel des humains), qui dans la continuité des révélations du film rajoute une nouvelle version, une nouvelle vision de ce monstre, qui mélangé à tout ce contexte, le rend effrayant.


Tout cela prend bcq plus de sens et de compréhension avec la fin qui est tout bonnement le summum de l'horreur et qui est magnifiquement jouissive jouant avec la frustration du spectateur instaurant l'effet d'un twist et l'envie de savoir la suite,
Même les dialogues de certains personnages (notamment entre les deux androïde où le moindre mot sortant de leurs bouches a un sens) témoignent de cette comparaison à un être divin, un être créateur, et ces paroles sont révélatrice du film, de celui-ci et du précédent, la citation d'Ozymandias cité par David est extrêmement explicite (et si on la chercher pour l'avoir en entier on peut faire un parallèle avec Prometheus et Alien Covenant), celle-ci cumulé avec ''l'entrée des dieux dans le valhalla'' de wagner (surtout à la fin) donne un sens profond (philosophiquement parlant) au film qui avec l'horreur installé donne une digne suite de Prometheus et un savant mélange entre celui-ci et alien le huitième passager dont on se rapproche petit par petit.

sdtheking
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le 10 mai 2017

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sdtheking

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