No one understands the lonely perfection of Scott's dreams.

Cette suite est bien dans la lignée de Prometheus. À savoir que ceux qui ont aimé le premier aimeront cette suite, et ceux qui n’ont pas aimé seront tout aussi déçus. On y note cependant quelques améliorations, même si au final on retrouvera les mêmes soucis. Globalement, l’aspect science-fiction horrifique est bien mieux mené dans Covenant, on y retrouve là un judicieux mélange entre l’atmosphère d’Alien, le huitième passager via un nombre de références assez conséquent en plus d’une structure narrative très similaire, voire quasi-identique ; et également l’atmosphère de Prometheus, via cette approche très soignée de la mise en scène, avec bien sûr la trame narrative centrée sur l’éternelle question de la Création.


Dans l’ensemble, on a un donc un bon film de SF, qui réussit enfin à réunir les deux aspects de la franchise en commençant à les réunir. L’histoire elle-même se laisse suivre et restera dans l’ensemble intriguante, même si facilement prévisible, y compris dans son twist final. Comme je l’ai dit, le film renouera avec succès avec l’aspect horrifique de la franchise, augmentant aussi sensiblement le niveau de violence graphique. La structure narrative proche du premier film sera également appréciée, créant ainsi une build up intéressant pour nous conduire vers la dernière partie. Et puis voilà, il y a enfin l’introduction du Xénomorphe à proprement parler (après un petit égarement), et le moins que l'on puisse dire c'est que oui, ça fait rudement plaisir et c'est terriblement jouissif.


En revanche, on retrouvera encore les mêmes défauts que dans Prometheus : des personnages pas forcément attachants, un fin extrêmement poussive (le fameux syndrome de la double-fin), cette impression que Ridley Scott est en roue libre sur son histoire, des réponses certes intéressantes mais qui apportent encore plus de questions. Tout comme son prédécesseur donc, Covenant échouera à se suffire à lui-même en tant que film. Il devient désormais évident qu’on aura la vue d’ensemble et l’appréciation générale qu’une fois la saga terminée. Et comme Prometheus, on a cette impression que la première partie du film est vraiment chouette, avec une ambiance et une intrigue vraiment prenante, mais dans son derniers tiers, l’intrigue commence à passer en mode automatique et perd tout intérêt, ou presque.


Globalement, le casting se résumera à Michael Fassbender qui se fait un petit plaisir personnel sur les personnages qu’il a interprété, jouant plutôt bien sur leurs personnalités respectives. En revanche, le reste sera à l’image de leurs personnages, au mieux correct, souvent fades, parfois complètement oubliable. Je pense notamment à Katheryne Waterston qui propose là un jeu sans vraiment de profondeur, où elle échoue bien souvent à établir la connexion avec le spectateur pour nous faire ressentir ce qu’elle ressent.


Techniquement, pas grand-chose à redire. Comme avec Prometheus et comme toujours avec Ridley, le film est un bijou à regarder. La musique de Jed Kurzel terminera de faire le lien entre les franchises, n’hésitant pas à repiocher dans les thèmes fondateurs des films respectifs et, étrangement, avec succès. Les décors seront une nouvelle fois sublimes, que ce soit dans l’espace, dans les vaisseaux ou bien sur la planète (ah, douce Nouvelle-Zélande). Et encore une fois, Ridley Scott nous régalera avec une mise en scène extrêmement soignée et efficace, permettant de vraiment renforcer certaines scènes, le tout avec une photographie magnifique.


Bref, Alien : Covenant est dans la lignée de son prédécesseur. Le film reste un bon film de SF, avec une dose horrifique finement dosée cette fois-ci, et proposera une histoire intéressante si tant est qu’on est capable de faire abstraction d’une certaine mégalomanie de la part de Scott et de ses questions existentielles. Le concept reste toujours intriguant, et je me demande bien ce que la suite nous réserve, mais encore une fois, il est bien dommage qu’on n’ait pas eu droit à un film se suffisant à lui-même. Après voilà, je pense qu'il est évident que Ridley Scott se régale à travailler sur ces films, même si au final ce n'est pas nécessairement ce que les fans et le public recherchent. Et au final, c’est ça le processus créatif : faire ce qu’on a envie de faire et ce qui nous plait.

Créée

le 28 mai 2017

Critique lue 236 fois

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vive_le_ciné

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