Je reconnais que même en le découvrant une nouvelle fois cette année, Alien de Ridley Scott reste une expérience viscérale et incroyablement efficace. J'ai été stupéfait de voir à quel point ce film, qui date de 1979, n'a pas pris une ride sur son cœur horrifique. Ce n'est pas seulement un film de science-fiction, c'est un authentique film d'horreur, et c'est ce mélange savamment dosé qui, pour moi, le hisse au rang d'œuvre culte, même s'il ne frôle pas la perfection.
L'Atmosphère et le Design : Le Grand Point Fort
- Ce qui m'a le plus marqué en le revoyant, c'est à quel point l'atmosphère est oppressante. Le Nostromo n'a rien du vaisseau futuriste et aseptisé que l'on voit souvent ; c'est un engin lourd, sale, industriel, presque prolétarien. Ça sent la ferraille et le cambouis, et ça rend l'arrivée de la créature de H.R. Giger d'autant plus choquante. L'Alien lui-même est un chef-d'œuvre de design biomécanique, une menace obscène qui n'a rien d'un simple monstre de série B.
- Scott prend son temps. Beaucoup de temps. Et c'est là sa force. Il préfère la suggestion au spectaculaire pendant une bonne partie du film, jouant avec l'ombre, les bruits de l'espace et les systèmes de ventilation étroits pour créer un sentiment d'isolement total. On se sent prisonnier avec l'équipage, et cette claustrophobie est l'un des piliers de l'horreur.
Un Équipage Mémorable (et la Naissance d'une Héroïne)
- L'équipage du Nostromo est étonnamment terre-à-terre, ce qui les rend d'autant plus vulnérables et humains. Et bien sûr, il y a Ripley. La performance de Sigourney Weaver est exceptionnelle. J'ai adoré voir ce personnage évoluer de simple officier à la seule survivante, faisant preuve d'un sang-froid et d'une détermination qui la distinguent de tous les clichés de l'époque.
Pourquoi pas un 10/10 ?
- Si je lui donne un solide 8/10, c'est parce que, bien que révolutionnaire, la fin, bien que palpitante, retombe un peu sur des ficelles d'horreur plus classiques. De plus, pour certains spectateurs habitués aux rythmes modernes, la première heure peut sembler un peu lente. Mais pour moi, c'est un défaut mineur qui sert admirablement la construction de la tension.
En conclusion, Alien reste une référence incontournable, une masterclass dans la construction de l'angoisse et du huit clos. C'est un film qui a redéfini le genre, non pas par ce qu'il montre, mais par ce qu'il nous oblige à imaginer. Un voyage terrifiant que je ne me lasse pas de refaire.