Alien: Romulus
6.4
Alien: Romulus

Film de Fede Alvarez (2024)

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- Nos colonies agonisent. Températures invivables, maladies inédites, rejets miniers toxiques. Une succession de catastrophes imprévisibles.
- Les humains n'ont jamais été adaptés à la colonisation spatiale. Ils sont trop fragiles. Trop faibles. Cette station visait à y remédier. "L'organisme parfait" devrait désigner les humains. Donc, j'ai réparé cette erreur. J'ai prélevé ses bienfaits pour l'humanité. Au sein des parasitoïdes, que j'ai conçus à partir de l'ADN du xénomorphe, j'ai découvert un fluide non newtonien. La vie. Dans sa forme la plus primitive, inaltérée. Ce micro-organisme, agent pathogène le plus destructeur jamais observé, une fois acétylé et synthétisé dans notre labo, est devenue le miracle que Mr. Weyland a cherché jusqu'à sa mort. Le feu de Prométhée. Offrande divine à l'humanité.


Une station en orbite autour du passé



En 1979, Ridley Scott posait les fondations d’un mythe cinématographique avec Alien, le huitième passager, un huis clos terrifiant à bord du Nostromo, où Ripley survivait face à un monstre dont on ne savait encore rien, sinon qu’il était le vice incarné. En 1986, James Cameron transformait cette peur intime en une guerre totale avec Aliens, opposant des marines surarmés à une horde de xénomorphes sur LV-426, dans une déferlante d’action qui enrichissait le concept comme jamais. En 1992, David Fincher, ou plutôt son nom accolé à un film qu’il renie, brisait l’élan guerrier pour replonger dans la tragédie avec Alien³, où l’on disait adieu à des personnages clés, sacrifiés sur l’autel d’une fin marquante, confrontant Ripley à la fatalité dans une prison désolée et sans espoir. Puis, en 1997, Jean-Pierre Jeunet, remettait le couvert avec Alien: Resurrection, ne ressuscitant pas Ripley, mais créant un nouveau personnage à part entière avec Numéro 8, un clone hybride de chair humaine et d’ADN xénomorphe. Un vent de nouveauté sous la forme d'un véritable cauchemar génétique où la monstruosité relançait une franchise que l’on croyait alors terminée. Vinrent ensuite deux croisements inattendus avec en 2004 Alien vs. Predator, réalisé par Paul W.S. Anderson, et en 2007 avec AVP: Requiem, réalisé par Colin Strause et Greg Strause, deux films souvent méprisés, mais bel et bien canoniques, situant leurs intrigues bien avant les événements du premier Alien et liant définitivement les univers. Puis arrivèrent les préquelles avec Prometheus en 2012 et Covenant en 2017, menées par un Ridley Scott en roue libre, obsédé par ses thèmes de création et de transcendance. Plutôt qu’une genèse claire et palpitante, on hérita d’un monstre du Frankenstein, dominé par les délires créateurs d’un cinéaste persuadé que complexité égale profondeur. Certes, c'est original. Mais c'est comme si on décidait de faire déféquer dans les toilettes Michael Myers dans un film Halloween, original, non ? Mais l’originalité n’a de valeur que si elle sert le propos, autrement, ça reste une idée de merde. Voilà tout le problème de ces deux préquelles, une ambition hors norme pour un résultat accumulant des pistes inabouties via des récits confus, incohérents, prétentieux, laissant plus de questions que de matière. Alors imaginez ma joie quand Alien: Romulus fut annoncé. Un nouvel opus, libéré de l’héritage pesant des deux préquelles, confié à un nouveau réalisateur avec Fede Álvarez. Un film situé en 2142, entre Alien et Aliens, promettant un retour aux fondamentaux de la saga à travers une chronologie narrative qui commence à être bordélique.



D’un point de vue technique, Alien: Romulus frôle l’excellence. Fede Álvarez opte pour un retour salutaire aux sources visuelles de la saga, renouant avec l’esthétique froide, claustrophobique et industrielle des premiers opus. Exit les technologies futuristes tape-à-l’œil, les hologrammes luisants et les néons clinquants, Romulus replonge dans la crasse métallique, les interfaces obsolètes et les éclairages oppressants, et quelle réussite ! Un choix visuel qui redonne au film toute sa puissance atmosphérique, chaque recoin devenant une menace potentielle. Les décors conçus par Naaman Marshall, donnant vie à la station Renaissance divisée en deux sections avec Romulus et Rémus, sont saisissants. Leur architecture labyrinthique accentue la sensation d’isolement et de désorientation, et favorise une terreur latente. Quant aux costumes de Carlos Rosario, ils s’inscrivent dans une sobriété fonctionnelle via un mélange d’équipement de maintenance, de combinaisons usées et de survie de fortune. Rien ne brille, tout respire la sueur, l’usure, et la nécessité. La direction artistique est portée par une équipe impressionnante avec Shira Hockman, Monica Alberte, Biljana Jovanovic, Miklós Hatvani-Deàk, Hazel Keane, Dave Kellom, Adam O'Neill, Justin Warburton-Brown, Annamária Orosz et Matt Sims, et témoigne d’un soin obsessionnel du détail. Romulus respire une authenticité rétrofuturiste pleinement assumée, sans jamais tomber dans le pastiche nostalgique. Les textures sales, les panneaux cabossés, les câbles apparents et les terminaux archaïques réactivent brillamment l’esthétique de la saga, tout en insufflant quelques nouveautés. La photographie de Galo Olivares est, elle aussi, un tour de force. Par ses jeux d’ombres et de lumières, elle sculpte l’angoisse dans chaque couloir. Les plans sont souvent serrés, favorisant un contraste étouffant, mais la caméra sait aussi s’élargir pour rappeler l’ampleur vertigineuse du décor. Le montage de Jake Roberts soutient la tension avec une précision redoutable, nerveux sans verser dans l’excès, il laisse le temps au silence de hanter l’image, étire le suspense jusqu'à la limite, puis libère la violence au moment exact où elle devient inévitable. Enfin, la musique de Benjamin Wallfisch est un atout puissant. Sa partition oscille entre notes frissonnantes et envolées lyriques funèbres, tissant une atmosphère sonore qui épouse à merveille le contraste du récit. Si l’on devait adresser un seul reproche à cette maîtrise technique, ce serait sans doute le trop court temps passé dans le vaisseau. Un environnement aussi riche, et sensoriellement travaillé, aurait mérité d’être exploré davantage.



Là où Alien: Romulus révèle ses failles les plus criantes, c’est sur le plan scénaristique. Le script coécrit par Fede Álvarez et Rodo Sayagues souffre d’un recyclage excessif. Plutôt que de proposer une véritable avancée narrative, il se contente de brasser, jusqu’à l’indigestion, des éléments déjà bien établis dans les quatre premiers volets. L’intrigue réutilise des séquences entières issues de Alien, Aliens, ou encore Alien: Resurrection, tout en multipliant les clins d’œil, parfois subtils, et d'autres fois moins, à Alien vs Predator, aux préquelles de Ridley Scott, et même au jeu vidéo Alien: Isolation.Si certains clins d’œil approfondissent l’univers en créant des liens subtils avec les autres œuvres, d’autres se contentent de répéter ce qui a déjà été vu : dialogues copiés mot pour mot, lignes d’action répliquées à l’identique, mécaniques scénaristiques calquées sans réelle réinterprétation. Le film donne alors l’impression d’un collage nostalgique, plus soucieux de flatter la mémoire du spectateur que d’imposer sa propre voix. Le résultat est un film à l’identité floue, pris entre le recyclage nostalgique, le préambule timoré et la suite sans ambition, échouant à s’affirmer comme une œuvre autonome. Ce d’imprimer sa propre empreinte trahit une frilosité créative manifeste. Là où chaque cinéaste avait su façonner la saga à l’image de sa vision, Scott, avec son huis clos organique et ses allusions traumatiques au viol, Cameron, métamorphosant l’horreur en affrontement militaire et instaurant une logique de ruche, Fincher, imposant une tragédie sèche dans l’univers carcéral pour clore brutalement la légende, et Jeunet, qui anticipait déjà le lien génétique entre l’humain et l’alien bien avant Prometheus... Álvarez, lui, se contente de dérouler un itinéraire balisé, alignant les figures connues sans jamais les détourner ni les redéfinir. Du moins, en restant honnête, en le faisant à de rares occasions. La mise en scène parvient parfois à transcender cette faiblesse, mais une forme de lassitude s’installe, tant le récit reste prisonnier de l’héritage qu’il vénère. À mes yeux, ce film s’adresse d’abord aux néophytes, notamment les jeunes générations, qui découvriraient Alien par cet épisode. Mais cela pose une véritable problématique, car en reprenant à son compte tant de scènes et de punchlines cultes, Romulus risque de ternir l’impact des originaux. Car lorsqu’un spectateur découvrira Alien ou Aliens après celui-ci, il aura l’étrange sensation de déjà-vu. Et ce qui, autrefois, relevait du choc et de l’inédit, pourrait alors paraître banal. Un point que Fede Alvarez ne cherche nullement à contredire : « Nous plaisantions sur le fait que nous voulions que ce film soit « l’anneau qui les unit tous ». C’est pourquoi je ne voulais pas suivre cette tendance qui consiste à dire : « D’accord, les seuls qui comptent sont ceux-là ». Je pense que c’est un manque de respect envers les réalisateurs qui ont travaillé si dur sur ces autres films. Je me suis donc dit qu’il fallait les embrasser tous. »



- Non, attends. Tu le vois ?... Là !
- L'enfoiré, il nous traque.
- Bien. Nouveau plan. Vous savez manier une arme ?


Dès la scène d’introduction, Alien: Romulus affiche ses intentions en multipliant les clins d’œil, à commencer par celui des débris de la navette du Nostromo. Des débris bien nombreux, étrangement rassemblés en un même endroit après une explosion atomique. Il est surtout difficile d’accepter qu’on y retrouve l’Alien originel, enfermé dans une sorte de cocon, alors même que Ripley l’avait éjecté dans l’espace à des centaines de milliers de kilomètres. Le voir réapparaître, toujours avec le harpon planté dans la poitrine, vient contredire de façon assez grossière la fin du premier Alien, en remettant en question la victoire décisive de Ripley. Cela dit, un hommage bienvenu survient lors de l’ouverture du cocon puisqu'on y aperçoit une empreinte qui évoque directement un dessin emblématique tiré du Necronomicon de H.R. Giger. À partir de là, les références vont pleuvoir littéralement. Il serait vain d’en dresser une liste exhaustive, tant elles sont nombreuses, mais certaines méritent qu’on s’y attarde. Par exemple, dès leur premier passage dans la station, les personnages rampent à même le sol dans une étroite faille, dans un plan repris quasiment à l’identique de Alien vs Predator. D’autres éléments, que certains spectateurs non joueurs pourraient prendre pour des inventions du film, sont en réalité issus du jeu vidéo Alien: Isolation. C’est le cas des commandes d’ouverture des portes ou du téléphone d’urgence, qui, dans le jeu, sert de point de sauvegarde. On retrouve également un lien avec Prometheus et Covenant, à travers l’usage de la fameuse substance noire. Un raccord narratif plutôt bien amené, même si, personnellement, j’aurais préféré que le film prenne ses distances avec cet arc trop confus. En revanche, l’idée de créer artificiellement un paquet de facehuggers à partir de l’ADN d’un xénomorphe non-reine me semble être une véritable absurdité. Comment les scientifiques peuvent-ils reproduire à la perfection des créatures qu’ils sont censés découvrir pour la première fois ? Cela affaiblit considérablement la crédibilité de l’ensemble. Certaines scènes d’action sont indéniablement efficaces, mais elles perdent souvent en force à cause de leur caractère recyclé. Prenons par exemple la scène de l’ascenseur, un chapitre frénétique qui fonctionne sur le moment, mais qui repose sur rien de vraiment nouveau. Dans cette séquence, Rain (Cailee Spaeny) remonte avec sa camarade blessée, puis décide de stopper l’ascenseur en urgence pour revenir chercher son frère, alors que la station menace d’exploser. C’est un emprunt direct à Aliens, jusque dans sa dynamique héroïque, son timing dramatique et les plans mis en avant. Et la scène continue d’enchaîner les références lorsqu’un Alien attrape Rain avec sa queue, la tire brutalement vers lui et la confronte à quelques centimètres de son visage. La tension monte alors d’un cran alors que l'Alien la regarde fixement, et Rain ferme les yeux et tourne la tête sur la gauche. C’est littéralement la même scène que dans Alien 3, lorsque Ripley se retrouve nez à nez avec la créature. Pour couronner le tout, Andy (David Jonsson) vient la sauver en pulvérisant la bête, et voilà qu'il lance sans contexte ni logique dramatique la réplique culte de Aliens : « Ne la touche pas, sale pute ! » Là où cette phrase, dans le film de Cameron, s’inscrivait dans une montée en tension parfaitement maîtrisée ayant narrativement du sens, elle tombe ici complètement à plat.



Et niveau repompage de phrases cultes, Romulus se fait plaisir, entre le passage où Andy explique à Tyler et Bjorn qu'il préfère être qualifié de « personne artificielle », phrase venant à la base de Bishop dans Aliens. Ou encore avec la nouvelle version de Ash qui un moment donné dit : « Je ne peux pas vous mentir sur vos chances, mais vous avez toute ma sympathie. » (coucou le premier Alien). Et c'est pas finit, puisque en s'approchant du bas de la station, les survivants découvrent la zone que les extraterrestres transforment en ruche, où des humains ont été enfermés pour servir d'hôtes aux facehuggers alors qu'il n'y a pas de reine (m'enfin). En approchant de la zone, Andy dit : « Pas feignantes, ces créatures », réplique de Carter Burke dans Aliens. Et il y en a d'autres ! Le final de Alien: Romulus s’impose comme une relecture quasi frontale d’Alien: Resurrection, au point d’en reproduire certains motifs emblématiques, parfois à la limite du mimétisme. On y assiste à la naissance violente d’une créature hybride, fusion d’ADN humain et xénomorphe, d’une taille de près de trois mètres à la peau d’un blanc spectral, évoquant immédiatement le "Nouveau Né" du quatrième opus avec son visage à moitié humain. Comme dans ce dernier, le monstre perçoit une humaine comme sa mère biologique. La conclusion suit la même trajectoire dramatique avec la créature qui se voit rapidement expulsée dans l’espace pour y être réduit en miette. Et pour que la filiation soit claire, le scénario appuie lourdement sur un autre clin d’œil au moment fatidique, puisque l’héroïne crie à la bête « Crève, fils de pute ! ». Le même « Crève, fils de pute ! » que Ron Perlman hurle dans Alien: Resurrection, dans une scène d’anthologie sur une échelle. Et en plus, comme si ce n'était pas déjà suffisant après tout ça, voilà qu'on retrouve durant ce final un autre clin d'œil avec Rain qui enfile rapidement une combinaison spatiale, qui rappelle la séquence de Ripley dans Alien, et là aussi pour bien comprendre la filiation on a droit à un autre clin d'œil de la même séquence avec l'image de Ripley tournant la tête dans son casque, essayant de regarder par-dessus son épaule tandis que l'alien s'approche furtivement derrière elle. Et enfin, Rain enregistre un message avant de replonger dans un sommeil profond. C'est la conclusion de son horrible expérience, très similaire à celle enregistrée par Ripley à la fin d'Alien et par Shaw dans Prometheus.



Malgré tout, le film n’est jamais mauvais en soi, mais il donne l’impression d’être un immense rappel de toute la saga. Résultat : on est rarement surpris. Heureusement, quelques nouveautés viennent relever l’ensemble, à commencer par l’environnement de départ. La colonie minière exploitée par la Weyland-Yutani sur Jackson’s Star constitue un cadre original. Une planète où le soleil ne se lève jamais, où les colons, dont nos héros, sont traités comme des esclaves. Cette introduction fonctionne bien pour poser un décor oppressant et crédible autour des personnages. Le film explore un peu plus en détail les facehuggers, et certaines séquences leur rendent justice avec une tension bien maîtrisée. Ils sont même, à mon sens, plus effrayants ici que les xénomorphes eux-mêmes. On découvre aussi une nouvelle phase du cycle de l’Alien, puisque après son éclosion, le chestburster s’enveloppe dans une sorte de cocon charnel, gluant et repoussant, qui semble servir à sa croissance. Le design de ce cocon évoque clairement des formes sexuelles d'un vagin d’où l’on voit jaillir la queue du xénomorphe comme un phallus. Une symbolique très marquée, déjà présente dans l’univers de Giger, mais qui ici est amplifiée… et qui devrait plaire, je suppose, à l'idéologie du moment, qui sait ? Autre bonne surprise avec la scène de confrontation avec le prototype de fusil à impulsions électromagnétique à culasse rotative contre les Aliens. C’est une séquence réussie, portée par une mise en scène nerveuse, une bonne gestion de l’acide, et un jeu intéressant sur la gravité artificielle. Pour une fois, on tient un moment d’action qui ne souffre d’aucune comparaison directe avec les autres opus. Côté casting et personnages, le bilan est globalement positif. Cailee Spaeny, dans le rôle de Rain, fait le job, mais il est peut-être temps d’arrêter de chercher à tout prix des clones de Ripley. Il n’y a qu’une seule Sigourney Weaver, et plutôt que d’imiter, pourquoi ne pas créer une héroïne totalement inédite, avec sa propre identité ? Heureusement, la relation fraternelle entre Rain et Andy fonctionne bien, et David Jonsson livre une performance remarquable dans le rôle du synthétique. On explore avec lui une dynamique différente de celles vues avec Ash, Bishop ou Call. En parlant de synthétique, on retrouve Ash sous les traits numériques de Ian Holm, ou plutôt d’une reconstitution numérique très maladroite, puisqu’on rappelle que l’acteur est décédé en 2020. L’effet est peu convaincant et assez dérangeant. D'ailleurs, celui-ci se prend, ici, pour David par Michael Fassbender, avec des longs discours pompeux. Le reste du casting n’est ni mauvais, ni particulièrement mémorable. Sauf Spike Fearn, dans le rôle de Bjorn, qui m’a franchement agacé. Son personnage est caricatural au possible, et frôle l’insupportable. À ce niveau là, on voit collé sur son front un posthite avec écrit dessus « Je vais mourir dans d’atroces souffrances ». Et effectivement, il ne déçoit pas. Et pour couronner le tout, il porte un bandeau rouge autour du crâne, clin d’œil grossier à Vasquez dans Aliens, parce qu’apparemment, on n’en avait pas encore eu assez.



CONCLUSION :



Alien: Romulus n’est ni une trahison totale ni une réussite éclatante. C’est un film qui connaît ses classiques, qui les cite abondamment, parfois avec finesse, souvent avec lourdeur, mais qui peine à se forger une identité propre. Fede Álvarez semble plus à l’aise pour reproduire que pour innover, et son hommage finit par tourner en rond, prisonnier du mythe qu’il vénère. Quelques séquences inédites sauvent l’ensemble de l’oubli, mais ce retour aux sources donne l’étrange impression de marcher dans les pas des géants… sans jamais vraiment oser lever les yeux. À force de trop regarder en arrière, Romulus passe à côté de ce qui aurait pu être un vrai nouveau chapitre. Et laisse, malgré tout, un goût de déjà-vu. Pour autant, il reste un film divertissant appuyé par une excellente réalisation, offrant un moment cinématographique bien sympa qui ne prend absolument aucun risque.


Pour faire court, le film tout entier est un gigantesque rappel de l'ensemble de la saga avec des petits éléments nouveaux.



- Elle perd beaucoup de sang.
- C'est pour ça qu'elle n'a pas été implantée.
- Comment tu le sais ?
- Pas de parasitoïde mort à ses pieds.
- C'est ta faute, à toi de l'aider. Je t'en supplie, Andy.
- 25% du génome humain est commun à celui du rat. Ceci fonctionne sur le rat.



Petit bonus, extrait d'une interview de Fede Alvarez pour ce film :


Parmi les grands réalisateurs qui ont réalisé leur propre Alien, David Fincher a connu une expérience très compliquée avec Alien 3 en 1992. Avez-vous eu l’opportunité d'en parler avec lui avant de vous lancer dans l'aventure ?

Malheureusement, non. Je voulais vraiment le faire. Je suis parti dans une quête pour rencontrer tous les réalisateurs qui ont travaillé sur des films Alien. J’ai discuté avec Ridley Scott et James Cameron. Quand j’étais sur le point de démarrer Alien : Romulus, j’espérais toujours discuter avec David Fincher. Un jour, dans un restaurant à Los Angeles, j’ai croisé le chemin d’Andrew Kevin Walker, le scénariste avec qui Fincher a travaillé à de multiples reprises. Je lui ai demandé s’il pourrait m’aider à entrer en contact avec lui. Il m’a dit “Pour lui parler de quoi ?” et je lui ai répondu que c’était au sujet d’Alien 3. Il m’a directement rétorqué “Oublie, il ne veut pas en entendre parler”. [Rires] Ça ne m’a pas surpris mais j'ai quand même demandé ! Je n'ai pas encore pu rencontrer Jean-Pierre Jeunet mais j’espère le croiser très prochainement.


Je met en avant cet extrait car cela va dans le sens de ce que j'expliquais sur ma critique de Alien 3, à savoir que ce n'est pas de ce film que voulait le cinéaste, et qu'elle ne représente pas sa vision de l'œuvre.


Second petit bonus : ma critique en vidéo sur la chaine youtube de Venom 31. Critique faite au moment de sa sortie cinéma : https://www.youtube.com/watch?v=bI3FVJmjF1U&t=604s


Créée

le 15 juin 2025

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