Le film qui te fera réclamer un remboursement même si tu l'as piraté

Ahhh... Alien vs Predator : Requiem. Rien que le titre donne envie de s’enrouler dans du papier aluminium et de hurler à la lune en mandarin antique. Ce n’est pas un film. C’est un trou noir cinématographique, un vortex spatio-temporel où tout espoir narratif, tout talent artistique et toute logique sont aspirés dans un immense siphon de médiocrité cosmique. Imagine que deux monstres légendaires se foutent joyeusement sur la gueule... et que personne ne voit rien parce que la caméra a été plongée dans un bain de pétrole brut filmé avec un grille-pain.


Tu crois que j’exagère ? Faux. Je suis en dessous de la vérité. Ce film est à la science-fiction ce que le string en cuir est à la messe du dimanche. Une anomalie. Une hérésie. Un sketch interminable qui a réussi l’exploit d’être à la fois trop long et totalement vide.


Dès les premières minutes, ça pue l’incompétence. Un Predalien (oui, un mélange entre un Predator et un Alien, la fusion qu’on n’a jamais demandée, comme si Satan avait croisé un fidget spinner et une imprimante à toner) sort du bide d’un Predator en mode surprise-party ensanglantée. C’est censé être impressionnant. Mais on dirait surtout une scène coupée de Gremlins 3 : Le Retour des Herpès. Et hop, le vaisseau s’écrase sur Terre — bien sûr dans une petite ville américaine paumée, parce que les monstres intergalactiques ont un faible pour les bleds où le seul bâtiment important est un Denny’s infesté de beignets à la viande.


Et là… l’obscurité. Pas symbolique, hein. L’obscurité LITTÉRALE. On ne voit rien. Le film a été tourné avec une lampe torche déchargée sous une bâche noire, puis diffusé à travers une chaussette sale. À un moment, j’ai cru que ma télé était morte, puis j’ai vu un vague mouvement, genre ombre sur fond d’ombre, et j’ai compris que non : c’est juste que le film a décidé d’explorer le concept révolutionnaire du cinéma sans photons.


Mais c’est pas fini. Oh non. Car voilà que débarquent les "personnages humains", et là, c’est comme si le scénariste avait sélectionné les archétypes d’un générateur aléatoire de sitcom pour les plonger dans un cauchemar intergalactique. Il y a le lycéen emo qui livre des pizzas avec une intensité dramatique digne d’un yaourt périmé, une fliquette revenue d’Irak (pour aucune raison valable sauf cocher la case "soldat badass™"), un père de famille qui n’a pas d’âme, et un enfant dont les talents d’acteur évoquent une cuillère qui apprend à lire.


Ces gens sont censés "nous émouvoir" pendant que des xénomorphes décapitent tout ce qui bouge. Spoiler : on ressent autant d’attachement pour eux que pour un plot de stationnement. Le seul moment où j’ai vibré, c’est quand un Alien attaque dans une piscine municipale. Parce que j’ai cru qu’il allait glisser sur une frite en mousse. Mais non. Même ça, le film n’a pas eu le cran de le faire.


Et au centre de ce carnaval de l’absurde : un Predator. Mais pas n’importe lequel. Un Predator visiblement stagiaire, envoyé par Uber pour nettoyer les traces d’ADN Alien dans une ville paumée. Le mec débarque, dézingue tout ce qui ressemble à une preuve, puis repart en sifflant (enfin je suppose, on entend rien non plus). À un moment il se bat avec le Predalien dans un hôpital, parce que pourquoi pas, les hôpitaux c’est symbolique. Sauf qu’on voit rien, qu’on comprend rien, et qu’on a l’impression d’assister à une bagarre entre deux sacs-poubelle volants en colère.


Et puis… le final. Le moment de bravoure. Le chef-d’œuvre d’idiotie. Que font les autorités pour résoudre ce chaos intergalactique ? Eh bien figure-toi qu’ils balancent une bombe nucléaire en plein centre-ville. Voilà. Solution simple, propre, rapide. Y’a un Alien dans le parking ? Nuke la ville. Un Predator au Monoprix ? Bombe atomique. Un gamin enrhumé ? PAF Hiroshima. Le film se termine comme une parodie de Call of Duty écrite par un stagiaire sous anxiolytiques, avec une explosion nucléaire, des gens qui courent dans tous les sens et une dernière scène qui essaie de teaser une suite... comme si quelqu’un, quelque part, voulait encore plus de ça. Spoiler : NON.


En sortant de ce film, j’avais envie de faire une offrande aux dieux du bon goût, de me purifier avec de la javel et de me refaire l’intégrale de Teletubbies pour retrouver foi en l’audiovisuel. Je ne savais pas qu’un film pouvait être une expérience sensorielle si traumatisante. Pas de rythme. Pas de lumière. Pas d’humour. Pas de tension. Juste un immense pet intersidéral d’1h34 qui te laisse vidé, confus, et légèrement honteux d’avoir des yeux.


Bref, Alien vs Predator : Requiem, c’est un peu comme si deux icônes du cinéma d’horreur avaient décidé de se rouler dans la boue, de s’enduire de margarine tiède, puis de foncer tête baissée dans un mur en hurlant "ON S’EN FOUT DU SCÉNARIO !". Et les réalisateurs, les frères Strause (leurs vrais noms, pas une marque de saucisse), ont filmé tout ça avec une caméra oubliée dans une boîte à chaussures.


Je n’ai pas regardé ce film. J’ai survécu à une épreuve. J’ai traversé un désert d’absurdité où les lois du bon sens ont été remplacées par une pellicule souillée de noirceur visuelle et de décisions artistiques qui feraient pleurer un chaton.


À regarder uniquement si vous avez perdu un pari. Ou si vous voulez tester votre résistance mentale. Ou si vous êtes un Alien sadomasochiste à la recherche du worst-case scenario. Sinon ? FUYEZ. Éteignez la lumière. Et oubliez ce nom : Requiem, parce que c’est littéralement l’enterrement de deux franchises mythiques. RIP.

Kelemvor

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