Alma and the Wolf par Terreur-Indicible

Une modeste production de série B, injustement descendue par le public, que je souhaite ici réhabiliter.

Le quotidien banal d'un flic d'une petite ville se retrouve bouleversé, lorsque celui-ci vient au secours d'une ancienne connaissance agressée par un soi-disant loup. Mais alors qu'il se met en chasse de l'animal, son fils disparaît mystérieusement.

Bien que souffrant d'une production fauchée, ce qui se ressent dans les effets spéciaux low cost, et le montage final un poil bancal, et aussi un jeu d'acteur pas franchement convaincant, ce petit thriller horrifique venu de nulle part, offre tout de même son lot de bonnes surprises.

Déjà un scénario alambiqué, qui mélange subtilement plusieurs sous-genres de l'horreur. Du film de loup garou auquel on s'attendait à la base, il n'en sera finalement absolument pas question.

La lycanthropie sert ici à illustrer, par le biais de visions hallucinatoires du plus bel effet (les costumes DIY donnent un cachet "film de secte" chelou), la dépendance du personnage principal à l'alcool.

Le loup-garou comme métaphore de l'addiction à la boisson et ses effets néfastes, tant pour le protagoniste concerné que pour son entourage, malin, fallait y penser.

Donc, au coeur de ce thriller psychologique mêlant disparition inquiétante, descente aux enfers et perte de repères dans le monde réel, mal qui rôde dans les bois et épidémie étrange qui frappe arbitrairement les divers protagonistes, difficile pour le spectateur de s'y retrouver, heureusement, le twist final vient rabatte les cartes.

Et je pense que c'est là où la plupart des spectateurs ont décroché, le titre du film et son synopsis trompeurs, font davantage penser à un film de monstre, en l'occurrence un loup-garou, le résultat ne peut donc qu'être éloigné des attentes.

Si l'on fait abstraction de ça, et de l'autre gros point noir du film qui est sa direction d'acteurs vraiment pas terrible, une fois encore privilégiez la VO car les dialogues en VF sont laborieux, on passe un moment pas si désagréable que ça, avec de vraies bonnes idées.

La photographie est somptueuse, toute en teintes pâles et ternes qui accentue le spleen et la désolation environnante.

Les scènes d'horreur sont foutrement efficaces, ces hallucinations hautes en couleur entretiennent la dimension mystique, et la réalité altérée que le réalisateur tente de nous imposer.

Comme je l'ai dit en préambule, c'est bancal, parfois mal fichu, mais il y a de l'idée et certains plans marquants doivent être vus par tout fan d'horreur qui se respecte.

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